Le président américain veut mettre en place un système qui évalue si un migrant constitue une “charge pour la société”. Il a annoncé le 12 août de nouvelles mesures dans ce sens. Sont visés les étrangers touchant des aides sociales ou étant susceptibles de les percevoir.
L’administration Trump prend de nouvelles mesures législatives restrictives visant les migrants aux Etats-Unis. Le gouvernement l’a annoncé lundi 12 août, les migrants bénéficiant de prestations sociales risquent à présent de se voir refuser la nationalité américaine, relate l’AFP. Ces mesures ciblent des millions de travailleurs majoritairement hispaniques, occupant généralement des emplois peu rémunérés.
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Ainsi, les migrants que l’administration américaine jugera comme susceptibles de devenir des « charges pour la société » se verront refuser l’accès au territoire. Ceux se trouvant déjà aux Etats-Unis se verront refuser la « green card » (« carte verte »), le permis de séjour américain, précise la nouvelle réglementation publiée par la Maison Blanche. S’ils ont déjà cette carte, ils ne pourront pas obtenir la nationalité américaine.
Les plus précaires dans le collimateur
Sont visés les migrants démunis, qui bénéficient à leur arrivée sur le territoire américain, pendant une période limitée, d’allocations logement ou de bons alimentaires. Elle est aussi destinée à décourager les candidats à l’immigration peu qualifiés qui espèrent obtenir l’asile.
A ce sujet, la présidence insiste que la loi américaine sur l’immigration dispose déjà que ceux qui viennent vivre aux Etats-Unis ne doivent pas être une « charge » et déplore que « depuis des années, cette exigence claire a été largement ignorée, faisant peser une énorme charge sur les contribuables américains. Aujourd’hui, la loi sur les charges pour la société va enfin être mise en œuvre ».
« Le gouvernement du président Trump défend à nouveau les idéaux d’autonomie et de responsabilité individuelle, en s’assurant que les immigrants sont capables de subvenir à leurs besoins et de réussir ici, en Amérique », ajoute Ken Cuccinelli, le directeur par intérim des services américains de l’immigration.
Les enfants épargnés
Cette décision pourrait affecter 22 millions d’étrangers résidant légalement dans le pays mais aussi les quelque 10 millions d’immigrants qui y sont installés illégalement, souvent depuis des années. Selon la Maison Blanche, la moitié des familles étrangères résidant aux Etats-Unis comprennent au moins une personne utilisant Medicaid, le système d’assurance maladie public du pays réservé aux plus démunis.
Ken Cuccinelli a annoncé que la nouvelle réglementation entrera en vigueur le 15 octobre mais ne concerna pas l’aide à l’enfance ou aux femmes enceintes, ni les soins dans les services d’urgence des hôpitaux.
Une immigration “au mérite”
Ces mesures sont une prolongation de ce que Donald Trump avait déjà annoncé en mai. Le président américain avait annoncé une vaste réforme du système d’immigration légale aux Etats-Unis pour aller vers une immigration choisie où les étrangers seraient sélectionnés sur la base de leur « mérite » et non plus en raison de leurs liens familiaux.
« Notre plan va transformer le système américain de l’immigration en fierté pour la nation et sera admiré du monde entier », s’est félicité Trump, en dénonçant un système actuel « dysfonctionnel », « discriminatoire à l’égard des génies » et « des esprits brillants ».
Le National Immigration Law Center, une association de défense des immigrés, a annoncé lundi son intention de saisir la justice pour bloquer la mise en œuvre de cette réforme, qu’il a qualifiée de « politique raciste ».
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