Alors que Le Choc des Titans revisite la mythologie grecque en 3D, le net se mobilise pour la restitution des antiquités.
Le Choc des Titans, ou “Cash of the Titans” comme l’Associated Press appelle le film lucratif de Louis Leterrier, est construit autour du mythe de Persée. Ce fils de Danaé et de Zeus combattit Méduse, délivra Andromède d’un monstre marin, puis tua son grand-père, comme l’explique Theoi, un site qui explore la mythologie grecque à l’aide de transcriptions de pièces antiques et d’arbres généalogiques complexes.
Alors que Greek Mythology confronte le mythe originel au film, ce dernier se fait éreinter par le Los Angeles Times, qui critique son intrigue “débile” et son utilisation de la 3D. Mais ce sont surtout les comparaisons avec la version réalisée par Desmond Davis en 1981 qui fleurissent. Les fans se rappellent les effets spéciaux datés mais sympathiques conçus par Ray Harryhausen, célèbre pour ses créatures en animation.
Alors qu’Hollywood a déjà abondamment puisé dans la mythologie grecque, Salon se demande s’il existe de bonnes transpositions, et MTV ouvre le débat pour savoir quel héros pourrait prochainement inspirer les scénaristes. Mais de nos jours, l’Antiquité, ce n’est pas que des superhéros en toge dans des décors en 3D, c’est aussi une véritable source de brouilles internationales.
En effet, sous l’impulsion de l’Egypte, plusieurs pays riches d’un passé antique réclament la restitution des œuvres emportées au XIXe siècle dans les musées d’Europe du Nord, comme l’explique le passionnant blog Illicit Cultural Property. Une conférence vient d’être organisée par le Supreme Council of Antiquities égyptien dirigé par Zahi Hawass. Cet archéologue célèbre et controversé est partisan du retour en Egypte du buste de Néfertiti, aujourd’hui à Berlin.
Mais c’est la Grèce qui avait ouvert les débats en 1982, lorsque Melina Mercouri avait réclamé la restitution des frises du Parthénon lors d’une conférence des ministres de la Culture. Des étudiants crétois ont recensé les arguments contradictoires, des associations comme le Comité pour la réunification des marbres du Parthénon se mobilisent et des pétitions circulent.
L’an dernier, l’affaire a presque tourné au conflit ouvert quand la reine d’Angleterre a refusé d’assister à l’inauguration du musée de l’Acropole. Mais à l’heure de la crise en Grèce, le combat tient plus de David contre Goliath que du Choc des Titans…