Le 28 mai, Thomas Tait remporte la première édition du LVMH Prize, couronné par un jury de créateurs prestigieux. Si l’événement présente le jeune créateur au grand public, le monde de la mode, lui, chuchote le nom de Thomas Tait depuis ses débuts. Retour en arrière. Une salle nue, d’un blanc immaculé, au sein de […]
Le 28 mai, Thomas Tait remporte la première édition du LVMH Prize, couronné par un jury de créateurs prestigieux. Si l’événement présente le jeune créateur au grand public, le monde de la mode, lui, chuchote le nom de Thomas Tait depuis ses débuts. Retour en arrière.
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Une salle nue, d’un blanc immaculé, au sein de laquelle sont disposées deux rangées de bancs en bois. Nous sommes en septembre 2010, en pleine fashion week londonienne, et le jeune créateur Thomas Tait présente son premier défilé prêt-à-porter à la Wilkinson Gallery dans l’Est de Londres.
D’origine canadienne, le Montréalais a suivi une formation mode au Collège LaSalle avant d’arriver à Londres pour intégrer la Central Saint Martins School of Design en prêt-à-porter féminin. Quelques mois seulement après avoir reçu son diplôme – devenant, à 23 ans, le plus jeune diplômé de la formation en prêt à porter féminin – sa collection de fin d’année attire l’œil des médias spécialisés ; Thomas Tait fait son entrée officielle sur la scène mode de Londres.
La salle est comble. Deux rangs seulement sur lesquels s’entassent rédactrices de mode, camarades de Saint Martins et même le Haut Commissaire du Canada, James Wright. Perfectionniste jusqu’au bout, le défilé du créateur commence avec une heure de retard. « On sentait que le designer préférait accumuler du retard plutôt que de présenter une collection qui n’atteignait pas la perfection, » note une journaliste de Vogue. Loin des happenings arty et des mises en scène extravagantes, le créateur laisse ses pièces minimalistes faire le show. « Les mannequins sont apparues dans ce grand cube blanc, portant des créations extraordinairement minimalistes, et rien d’autre n’a été ajouté. J’ai trouvé ça vraiment fort, surtout pour un premier défilé », se souvient Amanda Wilkinson, propriétaire de la galerie. Le défilé est un succès : les critiques saluent ses silhouettes graphiques inspirées du Smoking réinventé par Yves Saint Laurent dans les années 1960, ponctuées d’accessoires de cuir créés en collaboration avec le géant de l’e-tail Asos.
Visiblement destiné à être le petit protégé des grands groupes de luxe, Thomas Tait remporte en octobre 2010 le premier Dorchester Collection Fashion Prize, recevant £25,000 de la part du groupe d’hôtellerie de luxe, qui lui permet d’organiser son défilé automne-hiver 2011/2012 au New York Palace à Manhattan. Le créateur signe aussi l’uniforme du personnel féminin de l’hôtel 45 Park Lane pour son ouverture en septembre 2011. Quatre ans plus tard, Thomas Tait reçoit donc sa deuxième distinction délivrée par une maison de luxe, une consécration pour le jeune créateur qui se voit propulsé sur le devant de la scène, fort d’une aide financière de 300 000 euros et un mentorat d’un an du groupe LVMH. Une aubaine pour le créateur, bien conscient des difficultés financières qui touchent un designer émergent. Si le Dorchester Collection Prize a mené à l’acquisition de l’équipement nécessaire à la mise en place de son studio de création, le prix LVMH lui permettra certainement de voir les choses en plus grand, comme l’a souligné Phoebe Philo, directrice artistique de Céline et membre du jury LVMH Prize. De l’Est londonien à l’avenue Montaigne, il n’y a finalement qu’un pas.
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