Invité de l’émission de « Sept à Huit » dimanche, le rugbyman s’est vu interroger sur sa façon de gérer ses « pulsions homosexuelles » dans ce « sport de contact ».
En 2009, Gareth Thomas, ex-capitaine de l’équipe de rugby du Pays de Galles et joueur du Stade toulousain, faisait son coming out dans les colonnes du Daily Mail. Six ans plus tard, le joueur de rugby était invité de l’émission de Sept à Huit sur TF1 à l’occasion de la sortie de son autobiographie, superbement titrée Fier.
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Ce qui aurait pu n’être qu’une énième déclinaison du face-à-face intimiste et tire-larme proposé chaque dimanche par TF1 a pris une dimension réac’ avec la question maladroite, pour ne pas dire complètement à côté de la plaque, du journaliste Thierry Demaizière:
« Le rugby est un sport de contact. Il y a les vestiaires. Il y a des douches… Comment vous vous débrouilliez avec vos pulsions homosexuelles et ce rapport très intime que vous aviez avec vos joueurs ? »
Gareth Thomas n’a pas éludé la question, et a répondu: « Je n’ai jamais franchi cette frontière entre activité professionnelle et pulsions. Mes coéquipiers étaient ma famille, mes frères, et il n’y a pas d’attraction sexuelle entre frères. » Etrangement gardée au montage, la scène a fait réagir plus d’un internaute :
TF1 qui interroge G.Thomas sur ses « pulsions homosexuelles » dans le rugby, ce « sport de contact »… EN 2015. pic.twitter.com/MmTgcsmBMO
— Vincent Coquaz (@VCquz) 6 Septembre 2015
Pfff’ et dire que cet après-midi j’ai piscine ! J’espère que je vais pouvoir gérer mes pulsions homosexuelles ! 🏊 #GarethThomas #SeptàHuit — PL_BM (@PL_BM) 7 Septembre 2015
Mais qui a écrit cette interview de #GarethThomas @TF1 #7a8 ??? Le vocabulaire utilisé est juste abject .. « Avouer. Pulsion » .. — Christophe (@ChristophePretr) 6 Septembre 2015
Un truc très gênant dans cette itw de Gareth Thomas, la question de la pulsion homosexuelle dans les vestiaires. — Amandine Rebourg (@Amandiine) 6 Septembre 2015
Je ne sors plus de chez moi depuis 7 ans. J’ai peur que mes #pulsionshomosexuelles me fassent faire n’importe quoi. #septahuit
— SMH.JC (@SteMauHub) 6 Septembre 2015
Thierry Demaizière a fini par répondre à la polémique sur la page Facebook de l’émission, expliquant avoir employé l’expression « pulsion homosexuelle » pour faire « allusion à une période où le rugbyman n’assumait pas son homosexualité et la réfrénait ». « Il ne s’agissait pas à l’époque de désir assumé. Lui-même d’ailleurs utilise le terme de « pulsion » dans l’une des réponses qu’il me fait » ajoute-t-il. Mais, loin de prendre la mesure de ce que sa question induit, le journaliste se cantonne à un un souci de vocabulaire :
« Par ailleurs, ni pour moi, ni pour le dictionnaire, le mot « pulsion » n’a de connotation péjorative, mais puisque cette expression a pu choquer certaines sensibilités, j’aurais dû employer le mot « désir », sûrement plus approprié. »
Or, au-delà de la dimension clinique du terme « pulsion », c’est le fait même de poser à un homosexuel la question d’une impossibilité à contrôler son désir en présence de personnes de même sexe qui constitue le véritable problème.
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