Si vous aimez les gaufres, le poulet, et le rap US – le tryptique gagnant – ce plat, typique de la “soul food” afro-américaine, devrait toucher votre âme.
On y a croisé Ronaldo (pas le botoxé, l’autre) avec un appareil dentaire et il avait l’air heureux d’être là – du moins, en photo sur le mur. Nous aussi, on était plutôt contents : aller chez Gumbo Yaya, près de la station de métro Colonel Fabien, dans le Xe à Paris, c’est l’assurance d’écouter de la bonne musique (Young Thug à notre dernière visite) mais surtout de bien (beaucoup) manger dans une ambiance simple et cool.
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Depuis fin 2015, ce restaurant spécialisé dans la “soul food”, une cuisine traditionnelle afro-américaine, ne désemplit pas. En témoignent les longues files d’attentes que l’on peut parfois voir devant ce petit établissement. Il n’est pas rare de devoir attendre une heure le week-end, mais il est possible de passer votre commande, puis d’aller faire un tour, jouer au loto, boire un coup et revenir ensuite, avec votre plat qui vous attend.
« De l’effervescence dans les assiettes »
Le grand et affable gérant de Gumbo Yaya – “ça veut dire ‘brouhaha’, ‘bordel’, en langue cajun de Louisiane” – est Lionel, 33 ans. Certains membres de sa famille sont originaires d’Atlanta, dans le sud des Etats-Unis, soit le temple de la “soul food”. Après plusieurs voyages là-bas, conquis par cette cuisine qu’il dégustait enfant, Lionel décide de “ramener et sublimer ces plats-là en France.”
Des plats qui ont d’ailleurs une histoire, liée à la période esclavagiste aux Etats-Unis : “Originellement, c’était la nourriture des esclaves noir-américains qui était servie lors des repas de famille, le dimanche : ils prenaient et magnifiaient les aliments ou les morceaux de viande que les maîtres ne voulaient pas manger, des ingrédients rustiques et simples, comme du poulet.” Pour son établissement, Lionel voulait en tout cas une ambiance à l’image du brouhaha de son nom, “populaire et conviviale”. Idem du côté de la nourriture : “Je souhaitais aussi de l’effervescence dans les assiettes.” Vu son succès, il espère ouvrir un Gumbo Yaya 2, qui “dévoilerait une autre facette de la soul food”, en 2018.
Poulet, gaufre, frites
On y mange quoi ? Le classique de la maison, outre le “chicken waffle” (du poulet frit d’un côté, une gaufre et des frites de l’autre) est le chicken waffle burger. Soit un burger à base de coleslaw, de cheddar et de poulet mariné deux fois dans du “butter milk” (lait fermenté), puis frit avec deux farines, de blé et de maïs. Mais exit les traditionnels buns pour entourer l’ensemble : Lionel, qui officie aussi en cuisine, a préféré les remplacer par des gaufres maison. Cela peut paraître étrange, en réalité c’est excellent (et assez fat).
Comptez douze euros pour un burger, servi avec de très bonnes frites maison que vous pouvez agrémenter de sauces énormes (875 ml !) et originales, directement importées des Etats-Unis – mention spéciale pour la “curry mango”. Le midi, Gumbo Yaya propose une chouette formule à 10 euros : un chicken burger, des frites et un soft (dont du Dr Pepper, petit clin d’oeil à Forrest Gump). Le soir, l’établissement sert aussi d’autres classiques de la soul food, comme le mac&cheese ou le corn bread (pain au maïs). S’il vous reste encore un peu de place, le dessert vaut le détour : des gaufres surmontées de crème, bananes, noix de pécan et caramel.
Gumbo Yaya, 3 Rue Charles Robin, 75010 Paris. Ouvert du lundi au vendredi de 19h30 à 22h30 et le samedi de 19h30 à 22h30
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