La taxe sur les boissons sucrées, qui doit rapporter 120 millions d’euros à l’Etat, peut-elle nuire à la santé ?
« Est-ce que, oui ou non, l’aspartame pose des difficultés ? » C’est la question que pose Xavier Bertrand, ministre de la Santé, à l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Tout a commencé avec la nouvelle taxe « obésité » sur les boissons sucrées. Le député PS Gérard Bapt, qui a déjà obtenu l’interdiction des biberons au bisphénol A en Europe, s’inquiète du risque d’une ruée vers les boissons allégées, épargnées par la nouvelle taxe, et donc d’une surconsommation d’aspartame.
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En attendant les conclusions de l’Anses fin 2011, le doute reste entier : les boissons light sont-elles dangereuses ? Plusieurs études tendent à montrer que oui : l’aspartame pourrait être, entre autres, cancérigène et responsable d’accouchements prématurés. Certains crient même à un nouveau scandale type Mediator. Le hic, c’est que cet édulcorant, qui a pour nom de code E951 sur nos étiquettes, est aussi là où on ne l’attend pas, dans plus de 6 000 produits : chewing-gums, yaourts, médicaments, et même certaines bières !
La mise sur le marché de l’aspartame aux USA en 1982 ne s’est pas faite sans pratiques douteuses, selon les films L’Aspartame, un doux parfum de poison et Notre poison quotidien. En France, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) aurait simplement suivi l’avis des instances américaines, sans nouvelles études, ce que dénonce l’eurodéputée Corinne Lepage.
De plus le Corporate Europe Observatory (CEO) a découvert que des experts de l’Efsa ont « omis de déclarer qu’ils collaboraient activement avec l’industrie alimentaire », dont Coca-Cola ! Malgré la volonté des marques et des lobbies de nous faire avaler l’utilité de l’aspartame, à coups de calculateurs de calories, son efficacité n’a pas été démontrée. Les médecins s’inquiètent et le grand public aussi. Reste à dépister l’aspartame sur les étiquettes, à adopter son concurrent naturel, la stévia, ou à se servir un petit coup de rhum ou de vin sans culpabiliser, puisque ces deux-là, au moins, sont à la fois exempts de taxe obésité et d’aspartame.
Béatrice Catanese
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