L’islamologue suisse, qui nie toutes accusations, est désormais poursuivi pour les viols de quatre femmes.
Jeudi 13 février, après presque cinq heures d’interrogatoire, Tariq Ramadan a été mis en examen pour le viol de deux femmes. Au total, il est désormais poursuivi pour les viols de quatre femmes. Identifiées via des photos retrouvées sur l’ordinateur de l’homme âgé de 57 ans, elles ont été interrogées comme témoins en février dernier, lors de l’enquête menée sur l’islamologue.
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Une relation “dominant-dominé”
Les témoignages des deux femmes décrivent un “manipulateur” qui aurait pris soin d’entretenir une relation “dominant-dominé” virtuelle, avant un rendez-vous brutal dans un hôtel parisien, rapporte l’AFP.
L’une d’entre elles a fini par se porter partie civile. Aux enquêteurs, elle avait indiqué avoir eu un rapport sexuel “consenti” mais “brutal” avec Tariq Ramadan en 2016. “Vous me demandez si, devant ces ‘violences’, je manifeste une désapprobation ou, au contraire, une satisfaction : je ne dis rien. Ce qui l’excite, ce sont les femmes qui ne veulent pas” avait-elle alors déclaré.
D’après ses mots, plus qu’un viol physique, il s’agit d’un “viol moral”. “On fait tout ce qu’il nous demande, on n’est plus maître de notre personne. Mais cette relation physique a été consentie. Il faudrait une autre infraction pour ce genre de personne”.
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Visé par cinq plaintes en France
Désormais visé par cinq plaintes, Tariq Ramadan est mis en examen dans quatre affaires différentes de viols. Pour la troisième plainte, il a été entendu sous le statut de témoin assisté. En ce qui concerne la quatrième, la surnommée “Elvira” ne s’est jamais rendue aux convocations de la justice et son témoignage a été contredit par les investigations.
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“Une véritable dérive” d’après l’avocat
Interrogé par Europe 1 vendredi matin, Emmanuel Marsigny, l’avocat de l’islamologue, a dénoncé une nouvelle mise en examen “grotesque” après avoir fait part de son inquiétude vis-à-vis de ce qu’il qualifie d’une “véritable dérive”.
Tariq Ramadan mis en examen pour quatre viols : "C'est une véritable dérive", dénonce son avocat https://t.co/I5xCvuc6cn
— Europe 1 (@Europe1) February 14, 2020
D’après lui, “Il est temps, à un moment ou à un autre, que la justice fasse son travail et arrête de vouloir charger la barque Ramadan coûte que coûte.”
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“Bienvenue dans le monde des juges-pantins”
Sur Twitter, vendredi, Tariq Ramadan a réagi à cette nouvelle mise en examen en dénonçant un monde de “juges-pantins” et de “l’instruction-mascarade”. “La nouvelle définition du viol, qu’on utilise pour moi seul, devrait faire mettre en examen la plupart des personnages publics, intellectuels, politiques et artistes français” a-t-il ensuite écrit.
Bienvenue dans le monde des juges-pantins et de l'instruction-mascarade. La nouvelle définition du viol, qu'on utilise pour moi seul, devrait faire mettre en examen la plupart des personnages publics, intellectuels, politiques et artistes français. https://t.co/7I1h5DKN6f
— Tariq Ramadan (@TariqRamadan) February 14, 2020
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