Près de 1 800 personnes ont participé à une enquête participative lancée par plusieurs collectifs de journalistes après les révélations sur la Ligue du LOL.
La #LigueduLOL est-elle un cas isolé ? C’est ce qu’ont voulu vérifier trois collectifs féministes. Le 18 février dernier, NousToutes, Prenons la Une et Paye Ton Journal ont lancé une grande enquête en ligne, #EntenduALaRédac, sur le sexisme et le harcèlement dans les rédactions et les écoles de journalisme. Au total, plus de 1 566 salarié.e.s de médias et 217 étudiant.e.s en journalisme ont répondu à l’enquête. Et les résultats, publiés, jeudi 7 mars, sont édifiants.
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« Je ne comprends pas pourquoi on envoie une fille au Salon de l’agriculture », « les faits-divers, ce n’est pas pour les femmes », ou encore « je ne sais pas si elle va y arriver, il faut des épaules… c’est une femme », ou encore « ta jupe te fait un beau cul », font partie des choses qu’une femme journaliste peut entendre dans le cadre du travail. Près de 67 % déclarent avoir été victimes de propos sexistes, 49 % de propos à connotation sexuelle.
13 % victimes d’agressions sexuelles
Parmi les personnes qui témoignent, 199 (13 %) ont été victimes d’agressions sexuelles, et 2 de viols dans le cadre du travail. « Un collègue m’a mis des fessées estimant que j’avais un gros cul », raconte encore l’une d’entre elles.
Les collectifs expliquent également que si les résultats ne sont pas statistiquement représentatifs des journalistes puisque 76 % ont moins de 40 ans, (80 % sont des femmes), l’ampleur des réponses et le nombre de rédactions concernées (270) « montrent que la thématique est d’actualité partout ». Et dans 83 % des cas des violences sexuelles, la direction ou les RH ne sont pas informées des faits.
L’enquête nous apprend aussi que ces violences sont « plus fréquentes à la télévision que dans les autres médias » et « plus fortes vis-à-vis des femmes racisées et des hommes homosexuels ». Surtout, elle révèle comment ces violences sexistes et sexuelles démarrent dès les écoles de journalisme. Les pigistes sont également plus exposées.
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