Y a-t-il une vie sur internet après la mort ? Peut-on vraiment “mourir” sur Facebook, quand nos comptes restent actifs techniquement après nous ? L’émission Les Nouvelles Vagues sur France Culture s’interrogeait la semaine dernière sur le rapport de notre société à la mort, et consacrait une émission spéciale au “web post mortem”, autour des chercheuses […]
Y a-t-il une vie sur internet après la mort ? Peut-on vraiment « mourir » sur Facebook, quand nos comptes restent actifs techniquement après nous ? L’émission Les Nouvelles Vagues sur France Culture s’interrogeait la semaine dernière sur le rapport de notre société à la mort, et consacrait une émission spéciale au « web post mortem », autour des chercheuses en sciences de l’information et de la communication Virginie Julliard et Fanny Georges.
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De nouveaux sanctuaires virtuels
Si les cybercimetières numériques existent depuis le fin des années 1990, les hommages publics rendus sur les comptes Facebook des défunts inaugurent une nouvelle manière d’exprimer son émotion et de commémorer les disparus. Le réseau social n’y avait pas pensé au départ, mais, du fait du décès de certains de ses utilisateurs, il a fini par créer de nouvelles fonctions pour inclure la fin de la vie. C’est la fonction « mémorial », conçue par Facebook en février, et qui permet de fermer son compte après sa mort ou de désigner un légataire pour le gérer comme une page de commémoration.
Cette fonction a connu une médiatisation inattendue suite à l’attentat de Copenhague : le terroriste responsable de l’attaque, Omar El-Hussein, s‘était créé une page « mémorial » avant d’être abattu par la police le 15 février. Facebook a vite désactivé son compte afin que les pages de djihadistes ne se transforment à l’avenir en “sanctuaires virtuels de martyrs“.
Le spiritisme s’étend sur internet
Ce n’est qu’un des nombreux phénomènes créés par la mort virtuelle. Cette question prolonge en quelque sorte celle de la protection des données personnelles, car un marché se crée autour de la pérennisation de celles-ci. Fin octobre 2014, un Belge avait ainsi lancé Elysway, un « lieu de mémoire numérique » calqué sur Facebook, mais pour les morts : on n’y « like » pas mais on y « compatit »…
http://www.youtube.com/watch?v=mLMZzPk5jFM
Plus subjectivement, les chercheurs observent un comportement des internautes qui tend à faire d’internet une seconde peau, à tel point que pour certains, « fermer une page Facebook revient à tuer [son propriétaire] une deuxième fois ».
Plus loufoque encore, dans un monde ultra-connecté comme le nôtre, les théories et les croyances les plus fumeuses se répandent sur internet. Ainsi, quand certains s’amusent à faire littéralement « parler les morts » en usurpant leur compte Facebook, d’autres s’adonnent au spiritisme : des usagers créent des pages appelant un défunt à s’y exprimer.
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