Un documentaire revient sur le tournage de Géant, film marquant par son ambition et ses stars, dont la plus mythique, James Dean, mourut dans un accident de voiture lors du montage du film. Hollywood à son sommet.
En juin 1955, Marfa, petite ville du Texas de moins de 2000 habitants, voit débarquer sur ses terres arides plombées par la sécheresse, l’un des cortèges les plus pharaoniques de l’histoire du cinéma. Georges Stevens et son équipe s’apprêtent à tourner Géant, une fresque de plus de trois heures, adaptée du roman d’Edna Ferber, relatant sur trente ans, l’épopée d’une dynastie d’éleveurs texans, confrontée à l’émergence de l’industrie pétrolière, qui peu à peu supplantera l’élevage dans cet Etat en mutation.
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Chaque jour, les badauds et curieux se pressent pour admirer les stars à l’affiche : Rock Hudson, Elisabeth Taylor et surtout le jeune prodige montant, dont ce sera le troisième et dernier film : James Dean. Soixante ans après la mort de ce dernier dans un accident de voiture survenu alors que le montage du film n’était pas encore terminé, Hector Galan est revenu sur le lieu de ce tournage épique pour recueillir témoignages et souvenirs de ceux qui, de près ou de loin participèrent à l’aventure.
Un soap-western précurseur
Nombre d’entre eux n’étaient alors que des enfants, fils d’ouvriers ou de propriétaires de ranchs, Yankees blancs ou Latinos d’origine mexicaine. Beaucoup furent enrôlés comme figurants et aujourd’hui rappellent, entre deux anecdotes, combien ce film, souvent considéré (un peu injustement) comme un pudding académique, avait, à sa sortie, bousculé les mentalités et courroucé une partie de la population qui n’aimait pas l’image que l’on avait donnée de son Texas natal.
C’est que sous ses airs inoffensifs de soap-western mêlant chronique familiale et ascension sociale – un cocktail dont la série Dallas reprendra les codes trente ans plus tard –, Géant abordait de front des problèmes de société particulièrement accrus à cette époque, et qui faisaient tache dans la paisible et prospère Amérique des fifties : le sexisme cantonnant les femmes au rang de ménagères dociles, et surtout la discrimination raciale et la misère dont souffraient les Latinos. Cette vision nuancée et critique de Stevens, cinéaste humaniste, contribuera au succès prodigieux du film à sa sortie…
Les Enfants de Géant, documentaire d’Hector Galan diffusé sur TCM, jeudi 24 septembre à 19h45
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