Vingt-deux ans après Second Coming, les Stone Roses reviennent en placardant leur citron emblématique en terre mancunienne. Et lâchent All for One, un single un peu décevant.
S’il n’y avait ce hashtag Stone Roses en légende, on aurait pu croire à une pub pour Lemonade, le dernier album de Beyoncé.
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Au milieu des T-shirts “I ain’t sorry” commercialisés par la chanteuse, on trouve en effet une casquette blanche ornée d’un petit citron jaune, entier, à la différence de celui des Mancuniens, tranché.
Gaz lacrymogènes
La comparaison s’arrête là : la limonade de Beyoncé rend hommage à sa grand-mère, qui lui enseignait les notions de travail et de lutte en lui disant : “Si la vie te donne des citrons, fais-en de la limonade.”
L’origine des citrons des Stone Roses vient d’un type de 70 ans qui expliqua un jour au chanteur Ian Brown, à Paris, qu’il avait toujours un citron sur lui depuis Mai 68, période au cours de laquelle il en croquait pour se prémunir des gaz lacrymogènes des CRS. A bon entendeur…
zinzins
Pour saisir le message caché dans cette image, il faut en additionner les éléments : ce citron sur fond blanc, ce ciel bas, ces maisons de brique rouge que l’on devine en arrière-plan. Pas de doute, Manchester assiste au grand retour de ses fils canailles. Volontairement cryptique, le coup de com s’adresse aux fans du groupe, qui attendent depuis vingt-deux ans un nouvel album de leurs zinzins préférés.
L’histoire daft-punkienne l’a prouvé : la stratégie du mystère paie. Il y a deux semaines, Radiohead disparaissait complètement d’internet et des réseaux sociaux, avant d’y balancer le single Burn the Witch puis l’album A Moon Shaped Pool. Sans parler de Beyoncé, maîtresse en la matière, qui a plus d’un point commun avec nos lads.
vétérans
“Et merde !” : c’est à peu de choses près ce qui nous a traversé l’esprit à l’écoute du nouveau et pas très beau single des Stone Roses.
Lâché le 12 mai à 20 heures tapantes, All for One est un truc lourd, poussif, casse-pieds même, un truc de vétérans du rock qui n’auraient rien écouté ces vingt-deux dernières années, à part peut-être leurs propres albums et toute la discographie de leurs potes les Gallagher.
“Comme dans un rêve”
En mars, devant le studio de Paul Epworth (Adele, Primal Scream…) à Londres, Ian Brown confiait pourtant au NME : “Ça se passe comme dans un rêve. ça s’annonce magnifique.”
Sublimes, leurs concerts vont l’être sans nul doute. Et l’on parie que s’ils font un stop par ici, on se retrouvera au premier rang, à beugler “all for oooneeeuh” en renversant notre bière par terre.
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