Une nouvelle application émerge dans le marché de l’éphémère, avec l’objectif de ringardiser le tout puissant Snapchat. Squawk Messenger débarque, et surprend, comme un cri sauvage * ( *squawk, en anglais).
Snapchat a résisté à Zuckerberg, pourtant bien déterminé à racheter l’application dès son arrivée sur l’Apple Store en novembre 2012. Depuis, Snapchat règne en maître sur le game du message éphémère. Et par message éphémère, il faut comprendre l’envoi de photos ou de videos qui s’auto-détruisent quelques secondes après ouverture.
Facebook, vexé et orgueilleux, avait essayé de la contrer, en lançant son application Poke fin décembre 2012. Difficile cependant de rivaliser avec une référence populaire sur le même secteur de marché, sans proposer de réelles innovations. C’est là qu’intervient Squawk Messenger, lancé le 25 juin 2013 par une jeune graphiste Chloé Bregman. Squawk se lance le défi de prendre peu à peu la place de son concurrent dans le coeur des jeunes, en mettant à leur disposition beaucoup plus de formats de messages que ne le fait Snapchat. C’est désormais sous une forme encore plus fun, et redesignée, que les 15-25 ans vont pouvoir s’envoyer toutes sortes de messages, auto-destructibles après lecture.
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Les ados veulent du texto auto-destructible
A l’expérience, l’équipe de Chloe Bregman a préféré la fraîcheur. Squawk messenger a été élaboré par des adolescents, les teens américains qui représentent le coeur de cible de ce type d’applications. Christina Gee, membre des « teen advisors » (ado-conseillers) a donc donné son avis perspicace durant le processus de création, respectant une seule directive : se demander si elle et ses amis utiliseraient une telle appli pour communiquer. « Chloe Bregman et ses collaborateurs s’interessent vraiment à notre avis, aux choses qu’on a à dire« , confie la lycéenne. L’un des apports de leur contribution dont les adolescents sont les plus fiers ? Désormais, sur Squawk, tous les formats de messages sont disponibles, et tous sont destructibles. Snapchat permet uniquement la destruction des photos, ou des vidéos.
« Au moment du bal de promo, quand on est toutes en train de réfléchir à quel garçon on va proposer d’être notre cavalier, les textos qui s’auto-détruisent sont parfaits! On a pas à se soucier d’être vues ou entendues par qui que ce soit au lycée. », explique Christina.
Plus de risque non plus d’être grillé quand on essaie de pécho en soirée, ou quand on débrief’ dans les détails la fin de la nuit avec les copines. Pour le sexting, c’est le champ de tous les possibles, un nouvel horizon qui s’ouvre. On est pas toujours dans les bons sous-vêtements, sous le bon éclairage, ou devant le bon miroir pour s’adonner au classique mms un peu coquin. Qu’à cela ne tienne, on a téléchargé Squawk, et dans un élan d’audace on peut envoyer le texto qui s’auto-détruira, et attisera à coup sûr la curiosité du récepteur. Les plus timides ne sont plus obligés de jouer en photos le jeu de la séduction qui s’évapore. Si c’était impossible sur Snapchat, ils peuvent désormais se lâcher par textos sur Squawk, en sachant qu’ils n’existeront plus 10 secondes plus tard. Les teen advisors pensent à tout.
Squawk se rêve Snapchat, mais en mieux
Bregman et son équipe de choc proposent une recette qui marche, une formule dans le temps. Ils se sont servis des éléments de succès de l’application concurrente, pour en améliorer les performances et les fonctionnalités dans un tout nouveau produit. Par exemple, pour ce qui est du design, Bregman analyse « Snapchat n’est pas vraiment beau, c’est ce qui le rend accessible. ». On retrouve dans Squawk ce côté un peu informel, dans l’idée qu’elle est une application qu’on utilise sans se prendre la tête, une application pour les jeunes, avec des couleurs peut-être un peu trop flashy, mais qui plaisent à cette génération. Squawk offre ainsi de nouveaux degrés de customisation, dans l’habillement des conversations avec ses différents contacts, pour personnaliser un peu plus les échanges secrets qui s’y passent.
Egalement, à l’instar d’un véritable réseau social fédérateur, Squawk reprend le système des amis, qu’on peut ajouter, comme sur Facebook. Mais sur conseils de ses teens, Bregman n’a pas été plus loin dans l’inspiration facebookienne.
« Quand on se connecte à une application via Facebook, il y a tellement de pop-ups qui apparaissent relatifs aux politiques de confidentialité, qu’il est au final impossible de dire comment Facebook a vraiment l’intention d’intervenir, et où. Pour les ados, quand une appli inclut Facebook dans ses paramètres, c’est louche. » dit la créatrice de l’application, au site américain The Verge.
Chaque utilisateur de Squawk dispose donc d’un profil, avec ses amis et non pas ses amis facebook, son nom, son école, son adresse mail, et la liste des « 5 choses que vous ignorez sur moi ». Sur ce nouveau réseau, ce sont tous les types de média qui sont disponibles à l’envoi, et destinés à l’auto-destruction : des GIFS, des stickers animés ou des mémos vocaux (au-delà des formats classiques), et on trouve également un bouton « selfie« , ces auto-portaits dont les jeunes raffolent.
Squawk n’a qu’un jour, l’application vient à peine de naître, commence tout juste à trouver ses marques et à pénétrer vos smartphones. D’ici quelques temps, Snapchat va peut-être proposer une mise à jour, permettant par exemple d’envoyer des textos fantômes. Mais tout laisse à penser que Squawk aura déjà une solide armée de loyaux teens. A moins qu’il ne rejoigne le cimetière des hypes éphémères de l’Internet.
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