Il est l’auteur de l’oeuvre la plus chère du monde – un crâne recouvert de diamant, 100 millions de dollars. Abonné aux ventes aux enchères plutôt qu’aux galeries, il n’a pas peur que l’argent abîme l’art. Il expose à Monaco au Musée océanographique.
Le milieu de l’art semble parfois plus intéressé par l’argent que par les oeuvres…
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est vrai, mais il faut toujours se précoccuper d’argent. Depuis que Van Gogh a vécu dans la misère, il semble facile de dire que les artistes ne gagnent rien. On craint toujours que l’argent abîme l’art, que ces deux choses soient inconciliables. Pourtant Warhol nous a montré le contraire. J’ai toujours pensé qu’il était dégoûtant de ne pas pouvoir gagner de l’argent. Moi, je respecte l’argent car beaucoup de gens n’en ont pas. C’est une sorte de clé qui vous donne accès à des choses. Mais il faut faire en sorte de dépenser l’argent pour aller à la recherche de l’art, et pas l’inverse.
Le diamond skull constituait-il une critique du marché de l’art ?
Je n’aime pas être pour ou contre une chose, j’ai une sorte de dualité dans tout ce que je fais.
Est-ce une célébration, est-ce du nihilisme ?
Les deux.
Est-ce utile ou pas de faire un culte de l’argent ?
Je n’en sais rien, mais au bout du compte un linceul sur un cadavre n’a pas de poche, à votre mort vous n’emportez rien avec vous. On ne peut pas tricher avec la mort, mais on essaie toujours, et le diamond skull était aussi un commentaire sur la lutte entre la richesse et la mort. On ne peut jamais gagner cette bataille. Mais je suis quelqu’un d’optimiste, et c’est pour moi une lumière dans le noir.
Le Diamond skull était une sorte d’icône… Pensez-vous refaire quelque chose dans ce registre ?
Je ne peux pas vous dire, je ne sais pas d’où viennent les choses. J’ai commence avec une œuvre intitulée A thousand years avec une vache dans du formol et je ne pensais pas pouvoir faire autre chose. Ensuite j’ai fait des œuvres avec des mouches, puis le requin, le veau, puis le Diamond Skull, je ne sais pas ce que je ferai par la suite, il faut juste continuer à travailler.
Pour votre exposition au Musée océanographique de Monaco, comment s’est fait le choix des pièces ?
Le Prince Albert est venu me voir dans mon studio à Devon, dans le Gloucestershire. J’ai accepté assez rapidement. On avait opté pour six œuvres et il y en a maintenant 60, choisies pour leur correspondance avec le lieu. J’ai regardé les photos du musée, mais je l’avais en tête car j’y étais allé étant plus jeune, et plus récemment aussi. Et j’ai pensé très vite à un parcours d’œuvres précises. Du coup, c’est aussi une sorte de rétrospective.
{"type":"Banniere-Basse"}