Leur boulot, c’est de supprimer de Facebook les photos de décapitations, d’abus sexuels sur des enfants et d’autres scènes violentes et choquantes. Eux, ce sont les modérateurs de contenus de Facebook. C’est grâce à eux que nos fils d’actualité ne sont pas parasités par des images inappropriées. Si leur travail est essentiel, leurs conditions sont […]
Leur boulot, c’est de supprimer de Facebook les photos de décapitations, d’abus sexuels sur des enfants et d’autres scènes violentes et choquantes. Eux, ce sont les modérateurs de contenus de Facebook. C’est grâce à eux que nos fils d’actualité ne sont pas parasités par des images inappropriées. Si leur travail est essentiel, leurs conditions sont très mauvaises : ils sont sous-payés et l’aide psychologique est quasi inexistante, décrit un article du Guardian.
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« Il n’y avait littéralement rien d’agréable dans ce travail. Vous arrivez le matin à 9 heures, vous allumez votre ordinateur et vous regardez l’image de quelqu’un qui a la tête coupée. Chaque jour, chaque minute, c’est ce que vous voyez. Des têtes coupées », témoigne un modérateur de Facebook, dans le Guardian.
15 dollars pour regarder des décapitations
Chaque jour, il doit analyser les photos, vidéos ou profils des groupes signalés par les utilisateurs. L’homme s’occupe notamment de supprimer les contenus à caractère terroriste. Les images de décapitations font partie de son quotidien, pourtant, iI ne gagne que 15 dollars de l’heure. « Nous avons été sous-payés et sous-évalués », déclare-t-il au journal.
Et la suite n’arrange rien : chez Facebook, il y a très peu de prise en charge psychologique. Beaucoup de modérateurs n’ont eu droit qu’à un simple stage d’entrainement de deux semaines, avant d’être embauchés.
« Certains ne pouvaient pas dormir ou avaient des cauchemars », ajoute-t-il.
La peur d’être renvoyés pour les modérateurs immigrés
Les psychologues sont unanimes : tout travailleur qui est exposé quotidiennement à ce genre d’horreurs devrait avoir accès à une aide psychologique. Pourtant, beaucoup de modérateurs de Facebook disent qu’il n’en est rien. « La formation initiale et le soutien ne sont absolument pas suffisants », assure un spécialiste, qui a travaillé dans une entreprise contractée par Facebook pour modérer son contenu.
Le réseau social met à disposition des programmes de soutien psychologique, avec des conseils, de la formation ou du soutien, de manière très limitée. « À mesure que nous augmentons notre engagement envers notre équipe d’opérations communautaires, nous approfondissons nos investissements dans ce domaine important », indique un porte-parole du réseau. « Nous reconnaissons que ce travail peut souvent être difficile. »
Le problème, c’est que le programme n’a rien « d’obligatoire », indique le témoin interrogé par le Guardian. « La société offre quelques séances au bout de plusieurs mois ». Comme beaucoup de modérateurs sont des immigrés, précise-t-il, certains redoutent d’y souscrire, de peur d’être renvoyés dans leur pays.
Facebook, pire réseau
Les employés de Facebook, chargés de la modération de contenus, subiraient même les conditions de travail les plus difficiles et les programmes les moins complets, comparé aux autres sociétés semblables. Le média a ainsi analysé ceux de trois autres plateformes : la Fondation Internet Watch (IWF) du Royaume-Uni, le Centre national des enfants disparus et exploités (NCMEC) des États-Unis, ou le forum Reddit.
Résultats : les programmes d’aide des autres entreprises sont largement plus complets. Les candidats à un poste de modérateur chez IWF sont soumis à de nombreux tests psychologiques, doivent consulter des conseillers obligatoirement une fois par mois, et les candidats chez NCMEC sont entraînés de 4 à 6 mois.
Rien à voir avec Facebook, qui a d’ailleurs récemment multiplié le travail des modérateurs, en renforçant sa lutte contre le « revenge porn ».
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