La journaliste mode et écrivaine Sophie Fontanel était l’invitée de « Dans le genre de » sur Radio Nova. L’occasion d’aborder, avec le franc-parler et l’humour qui la caractérisent, la presse féminine, les rapports hommes-femmes et l’injonction à la jeunesse pour les femmes.
Quelle relation entretient chacun d’entre nous avec son genre, sa féminité, sa virilité ? Tel est le point de départ de Dans le genre de, une des nouvelles émissions de la grille de Radio Nova. En une heure, une fois par mois, Géraldine Sarratia part à la rencontre d’une personnalité qu’elle interroge sur son rapport au genre et à l’identité.
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La féminité et les normes de beauté sont des thèmes qui irriguent depuis longtemps l’œuvre de Sophie Fontanel. Que ce soit dans ses livres ou dans les chroniques qu’elle publie aujourd’hui au Nouvel Observateur. « La féminité, c’est la question que je me suis posée pendant quarante ans », reconnaît-elle au micro de Géraldine Sarratia. La journaliste et écrivaine de 54 ans s’apprête à publier L’Apparition, qui sortira le 17 août (Robert Laffont). La poussée assumée de ses cheveux blancs lui sert de prétexte pour interroger les canons de beauté associés à l’âge et à la féminité.
Mal à l’aise avec la féminité
Issue d’une famille intellectuelle mais pas nantie, Sophie Fontanel grandit sans avoir conscience de son genre, entre un père très pudique et une mère « punie d’avoir été sexy ». Elle-même a les cheveux courts, l’intrépidité d’un garçon et déjà le goût des belles robes. Pendant l’adolescence, elle s’identifie aussi bien à Jane Birkin, Anouk Aimé qu’à Francis Huster. Se sentant aussi masculine que féminine, elle comprend pourtant vite que « La poétesse et son muse, ça ne marche pas du tout ». La féminité trop assumée la met mal à l’aise.
« Je me suis dit ‘si on est toute nue, c’est trop dangereux’. Donc j’ai commencé à bien réfléchir à l’habillement. J’ai développé une passion pour les habits. Je suis obsessionnelle du vêtement. (…) J’ai toujours deux façons de faire: l’une, de me planquer, comme si, je savais ce que je possédais mais je le montrais pas. Il y a le vêtement beaucoup plus Antonioni, avec une immense féminité, en tout cas très codifié comme on le connaît. Ça, j’adore le faire. »
Portrait des femmes en Dorian Gray
Journaliste chez Cosmopolitan puis chez Elle (pendant quinze ans), Sophie Fontanel dit n’avoir pris conscience de l’injonction au “jeunisme” imposée par la presse féminine à son lectorat que tardivement. « On a besoin d’être libérées de quelque chose et ils nous libèrent pas de ça. »
Elle évoque également la nouvelle première dame : « La haine des gens pour Brigitte Macron, ça devrait nous alerter. » Une haine de la vieillesse féminine, qu’elle a explorée dans son dernier livre.
« On a fait croire aux femmes qu’elles n’avaient pas le droit de vieillir, comme ça, elles avaient l’air d’être des fausses jeunes, comme ça, on pouvait dire qu’elles n’étaient pas des vraies jeunes et comme ça, on pouvait les jeter à la poubelle. Tout le monde est d’accord que c’est une histoire horrible Le Portrait de Dorian Gray. Mais les femmes qui se teignent les cheveux, elles sont le portrait de Dorian Gray. On vaut mieux que ça. »
L’intégralité de l’émission est à écouter ici.
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