Doublette improbable pour tube de l’été douteux, avec Saint-Tropez, The Doggfather semble abandonner le rap game pour la pétanque.
1. Snoop did it again
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Nous avions laissé Snoop Dogg à Coachella en compagnie d’un hologramme de Tupac, le voici avec Jean-Roch devant la gendarmerie de Saint-Tropez. Que s’est-il passé ? Cette image pourrait peut-être laisser penser que Snoop manifeste sa joie en sortant de préventive après avoir été arrêté au VIP Room en possession de quelques tonnes de résine de cannabis. Il n’en est rien. Si Snoop Dogg lève les bras en l’air, les fesses posées sur une Méhari de location, c’est simplement pour les besoins d’un clip. Celui de son copain Jean-Roch, figure de la nuit qui a eu l’étrange idée de sortir un album – sobrement intitulé Music Saved My Life – bourré de featurings de rappeurs américains plus ou moins cotés. De Snoop à Busta Rhymes en passant par Flo Rida, il est probablement question de ce qu’on appelle “la tentation du feat rémunérateur”, une variante de la tentation de saint Antoine mais pour les rappeurs. Ainsi, dans les années 90, Snoop s’affichait aux côtés de Dr. Dre ou de Nate Dogg. Aujourd’hui il s’agit plutôt de Katy Perry, David Guetta ou Jean-Roch. Question : son capital sympathie intimement lié à sa carrière passée, sa tête rigolote et ses prises de position capillaires peuvent-ils encore l’excuser ?
2. Saintwopé, té !
Ainsi donc nous sommes à Saint-Tropez (ou plutôt Saintwopé, à l’anglo-saxonne), comme l’indique le titre du morceau et les images du clip oscillant entre une subtile référence aux Gendarmes et un Power Point de l’Office de tourisme de la ville. Pour ceux qui ne seraient pas tout à fait convaincus de la localisation de la chose, une fabuleuse introduction au clip donne à voir Karl Lagerfeld (?) en saint Pierre (??).
Retrouvant Jean-Roch au milieu de nuages roses dignes d’un Tiepolo sous acide, Karl répond à la question “Aïe Karl, iz it paradaïze ?” avec cette phrase qui restera dans les annales : “You wère never told that Saint-Tropez IZ paradaïze ?” Un sublime jeu d’acteur pour un hommage à un village de pêcheurs provençaux qui n’en demandaient pas tant et dont le mauvais karma semble surtout avoir réussi à transformer un petit éden en lieu de rendez-vous des radasses du monde entier. Soutien pour les Tropéziens.
3. Comme un Roch
Certains lecteurs intrigués se demandent peut-être qui est cette personne qui mime, tout sourire, la crucifixion. Réponse : né à Toulon, Jean-Roch (aucun rapport a priori avec saint Roch qui, lui, était montpelliérain) est le boss de nombreuses boîtes de nuit où le champagne coule à flots. Après avoir signé Can You Feel It en 2003, il récidive dans la musique et parvient une fois de plus à s’inscrire dans la lignée des tubes de l’été qu’on entend au Franprix et qui restent dans la tête pour l’éternité. Il incarne donc un certain genre de réussite (celle qui est très rémunératrice) : quoi de mieux qu’avoir Snoop en copain, de vivre sous le soleil et de disposer de deux potiches à l’arrière de la Méhari ? Pas grand-chose à en croire les paroles du morceau qui se bornent à une déclaration d’amour à la ville surtout appréciable pour qui préfère l’humour à la musique. Soulignons particulièrement ce moment de grâce du clip où Snoop Dogg, place des Lices, se saisit d’une boule de pétanque et la balance, au plus près du cochonnet. Epiphanie, on est Fanny.
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