Cinq ans après sa création et après avoir conquis des millions de jeunes, la mode plébiscite le réseau social le plus populaire du moment.
Ca y est, la mode se met à Snapchat. Début juillet, Calvin Klein diffuse les premières images de sa campagne automne / hiver 2016 via le réseau social. Pour réaliser les vidéos, il a fait entre autre appel à Bella Hadid, Tommy Genesis, Kate Moss et Zoé Kravitz. Le 27 juillet, Gucci confie son compte Snapchat à des créatifs basés dans des villes telles que Séoul, Hong-Kong ou New York, dans le but de promouvoir la Ace Sneaker via des vidéos de soixante secondes réalisées par les artistes. Difficile à appréhender, même les marques couture s’y mettent.
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Le luxe d’abord réticent
En lançant sa Live Story (disponible pendant 24 heures et non quelques secondes) en juin dernier lors de la semaine de la couture, Valentino a permis aux utilisateurs du monde entier de visionner le show. L’occasion de toucher un nombre extrêmement élevé de personnes, puisque 10 à 20 millions des 150 millions d’utilisateurs regarderaient des Live Story tous les jours. La même semaine, la marque Carolina Herrera s’est elle aussi mise sur le réseau social. Depuis le lancement de son parfum Mr Burberry en avril dernier, la maison britannique – première marque de luxe présente sur la chaîne Snapchat Discover– encourage ses clients boutiques à repérer les « Snapcodes » présents sur les produits ; une fois scannés, ces « Snapcodes » dirigeront les clients sur le compte Snapchat de Burberry.
Louis Vuitton, Alexander Wang, mais aussi Everlane et Warby Parker ont également investi le réseau social. « Les marques de luxe se sont d’abord montrées réticentes face au réseau social car elles ont du mal à s’approprier la culture du « lol « , longtemps considérée comme assez « bas de gamme », décrypte Lucas Delattre, professeur de communication et de digital à l’IFM. Avec Snapchat, les maisons ont la possibilité de désacraliser l’écrin de la couture pour se rapprocher des potentiels consommateurs.
Toucher les millenials
Pour Noémie Balmat, créatrice et rédactrice en chef du magazine de fashion tech Clausette:
« Le retard des marques à s’investir sur Snapchat vient aussi du fait que le réseau a été conçu pour ne pas pouvoir être compris par les parents, et pour que les plus jeunes aient un média où ils peuvent s’exprimer librement « .
Aux Etats-Unis, 68% des 18-24 ans l’utilisent. Les marques doivent donc s’adapter à ce public doté de connaissances pointues en matière de mode et de plus en plus critique grâce aux réseaux.
Quand des figures hyper suivies comme Gigi Hadid, Selena Gomez, Kylie Jenner ou Willow Smith font régulièrement des Snaps, « il s’avère logique pour les marques de s’aventurer sur leur terrain, pour montrer qu’elles sont dans le coup », note Feriel Keraoui, consultante au bureau de tendances Promostyl. Car ce qui fait le succès de Snapchat par rapport à d’autres réseaux sociaux réside dans l’impression de spontanéité et de plus grande liberté.
Plus authentique qu’Instagram
Bien qu’Instagram (plus de 500 millions d’utilisateurs) est aujourd’hui utilisé par 98% des marques de mode –contre 54% pour Snapchat- les images mode mises en ligne sont souvent jugées trop léchées. « La force de Snapchat par rapport à Instagram réside dans l’instantanéité, le côté vrai et authentique », insiste Noémie Balmat.
class= »s1″>En effet, lorsque Snapchat offre la possibilité de capter en direct les coulisses ou de montrer le déroulement d’un shooting, Instagram n’apporte aucune réelle proximité avec l’internaute. « Snapchat permet de créer de véritables histoires que le follower peut regarder comme il veut, en zappant ou non certains contenus ». En étant actives sur ces deux réseaux sociaux, les marques trouvent donc un compromis entre la spontanéité de la vidéo en live et le côté polissé. class= »s5″> « Mais comme pour tous les médias sociaux, les marques attendent de voir si ça « prend vraiment » « , tempère Noémie Balmat.
Capture d’écran
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