Trois décennies après la découverte du virus du sida, deux documentaires retracent l’histoire des progrès thérapeutiques et le vécu des malades.
Trente millions de morts : depuis la découverte du virus en 1983, et en dépit des campagnes de prévention et des progrès thérapeutiques déployés ces dernières années, le sida a tué et tue encore. Pourtant, la maladie autrefois imparable s’est transformée en maladie chronique, presque banale si elle n’exigeait une attention soutenue et restait suspendue à un horizon toujours incertain. Séropositif lui-même, l’animateur Alain Maneval s’intéresse au quotidien de séropositifs rencontrés entre Paris, Berlin et Pointe-à-Pitre. Associées aux témoignages de médecins, militants ou cinéastes sensibles au sujet, au point d’en faire comme Jacques Martineau et Olivier Ducastel un motif de leurs films, ces paroles dessinent un paysage composite de la maladie.
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Alain Maneval s’attarde en particulier sur la difficulté de vieillir aujourd’hui avec le sida, car beaucoup de séropositifs sous trithérapie souffrent d’un isolement social qui engendre une détresse affective. Son voyage, filmé par Jérôme Lefdup, oscille ainsi entre des sentiments joyeux et une inquiétude plus sombre, persistante. Une dialectique que l’on retrouve dans le portrait de celle qui découvrit en 1983 le virus, dans l’équipe de Luc Montagnier à l’Institut Pasteur. Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine en 2008, revient ici sur sa vie de chercheur entièrement dévouée à la cause des malades du sida : un combat médical tenace dont les avancées n’occultent en rien les morts.
Jean-Marie Durand
Vivre en positif d’Alain Maneval et Jérôme Lefdup. Vendredi 5 avril, 22 h 20, Arte
Empreintes – Françoise Barré-Sinoussi, un prix pour la vie de Yoan Lefebvre et Laurent Perrigault. Vendredi 5 avril, 21 h 30, France 5
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