Cet Australien sous influence Bowie figure d’ores et déjà parmi nos héros. Il revient le 8 septembre avec Forced Witness, puis aux inRocKs Festival le 25 novembre.
Essaies-tu de charmer le public sur scène ?
Alex Cameron – Oui, je pense au cul quand je suis sur scène. Mais l’idée pour moi est surtout de me débarrasser de toute honte. Si le public est séduit, alors j’espère qu’il pourra faire de même. Mon rêve serait que les gens se lâchent. J’essaie de leur montrer qu’ils n’ont pas à avoir honte d’eux-mêmes.
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As-tu un sex-symbol ?
J’ai lu Georges Bataille. Je lis beaucoup de littérature et j’aime lorsque les histoires d’amour sont crues, sexuelles. Mais en ce moment, je suis excité par les artistes, les actrices. Je dirais même par Jemima Kirke (connue pour le rôle de Jessa dans Girls – ndlr), la fille ultime pour moi.
Pourquoi me parles-tu de Georges Bataille ?
Histoire de l’œil de Bataille (édité clandestinement en 1928 sous le pseudo de Lord Auch – ndlr) m’a renversé il y a quelques années. Je dirais aussi que Nabokov sait y faire. Il traite le sexe sans se préoccuper des tabous de la société.
Dans Rire dans la nuit (1932), il donne du pouvoir aux femmes, ce qui est important pour moi. Chez lui, l’homme est souvent réduit à… la mort finalement. J’aime que les femmes soient fortes, qu’elles sachent ce qu’elles veulent, qu’elles aient une personnalité.
C’est la liberté qui t’excite ?
La chose la plus sexuelle à mes yeux, c’est la confiance. Si j’ai confiance dans le fait que quelqu’un est lui-même, qu’il sait ce qu’il fait et qu’il obtient ce qu’il veut, ça m’excite comme jamais. J’aime pouvoir faire confiance sexuellement à quelqu’un. C’est le truc ultime.
Le saxophone, c’est sexy pour toi ?
Le saxo de Roy (son saxophoniste – ndlr) est assez mélancolique. Un peu pervers aussi. Il y a une forme de désespoir en lui. Un désespoir hot. Lorsqu’il en joue sur scène, je trouve qu’il libère une très forte tension sexuelle.
L’érotisme exige-t-il forcément du sérieux ?
Je crois qu’on ne peut pas définir le sexe si facilement. Le sexe est incroyable quand tu aimes quelqu’un, à la fois le corps et l’esprit. J’ai eu plein d’expériences de coups d’un soir, c’est marrant, ça peut être génial.
Mais je finis toujours par revenir vers mes relations car le fait d’avoir confiance en quelqu’un que tu aimes rend le sexe incroyable. J’aime ce sentiment d’avoir envie d’aimer et de prendre soin de quelqu’un et tout à la fois d’avoir envie de le dévaster.
Tu te souviens de la première scène de sexe que tu aies vue au cinéma ?
Oh ! oui, Forrest Gump ! Quand il couche finalement avec Jenny. Mes potes et moi, garçons et filles, on avait l’habitude de mettre la VHS sur pause au moment où la caméra glisse le long de ses jambes dans l’espoir qu’on aperçoive son sexe.
Mais ça n’avait aucun sens de voir un vagin dans Forrest Gump, on ne s’en rendait pas compte ! Je me rappelle encore de la sensation que me procurait le fait de voir cette image trembler au niveau de ses jambes. Je devais avoir 8 ans.
As-tu une scène de film culte ?
J’aime beaucoup celle des Infiltrés où DiCaprio couche avec la thérapeute. Ça te fait vraiment ressentir ce qu’est le sexe quand tu aimes quelqu’un. C’est sauvage. Oui, SAUVAGE !
Y a-t-il une tenue qui t’excite ?
Le denim qui tombe du corps. J’aime déboutonner un jean puis le faire glisser du corps de quelqu’un. Le jean autour des chevilles, c’est superbe. Quelqu’un qui ne l’a pas encore retiré entièrement et qui le porte en bas des jambes… Ça, j’aime !
Aimes-tu faire l’amour avec de la musique ?
Non. Je préfère le son du vent, ou une sirène au loin ou un oiseau qui chante derrière la fenêtre. J’ai déjà mis de la musique, je veux dire, je peux le faire, mais jamais je ne me dirais : “Oh ! tiens, je vais mettre de la musique !”
Fais-tu des rêves érotiques ?
Pas régulièrement, mais j’en fais et je me réveille avec la gaule. Je n’ai pas d’émissions nocturnes non plus… Ils impliquent toujours des organes génitaux géants. Le dernier rêve érotique que j’ai eu, c’était avec cette femme immense et très puissante. J’essayais de la satisfaire mais elle était trop grande, elle en voulait toujours plus. Elle a ramené plein d’hommes dans la pièce. Et je me suis retrouvé avec eux tous à essayer de la faire jouir.
C’est un vrai fantasme tu sais, les femmes géantes…
Vraiment ?! Je ne savais pas ! Oh ! mon Dieu. Bon, je ne suis pas au point de mater du porno là-dessus. J’en fais juste des rêves.
Mates-tu du porno parfois ?
Récemment, pas tellement. Le porno a toujours fait des va-et-vient dans ma vie. J’aime surtout en regarder avec des gens avec qui je vais coucher. C’est cool. Mais récemment, ça m’oppresse. Ça ne me paraît pas naturel. Je veux regarder une femme avoir un orgasme authentique. Ça m’explose le cerveau.
L’orgasme féminin est le truc le plus sexy de la planète. Je passe ma vie à le chercher. Quand je le croise, je me sens si chanceux. J’aime aussi recevoir des photos de cul ou en envoyer. J’aime faire mes propres vidéos érotiques plutôt que regarder des trucs téléguidés.
Tu pourrais coucher avec un robot ?
Je ne crois pas. J’aime les êtres humains, et je ne me sens pas en manque de sexe actuellement. Peut-être si un jour je suis désespéré… Pour l’instant, ça ne m’excite pas du tout. Mais attention, si un jour tu vas dans des toilettes publiques et que tu me vois forniquer avec un robot, je ne veux pas que tu sois surprise !
Tu blagues beaucoup sur ta relation avec Roy en concert. Il se passe un truc entre vous ?
On passe beaucoup de temps ensemble. On dort ensemble, on se voit nus mais sans vouloir tout casser, on est hétéros. Nous sommes juste tous les deux très émotifs et c’est agréable de traîner avec une personne comme ça. Mais je ne crois pas qu’on s’excite. Pas sexuellement en tout cas, sur la musique oui. Donc pas de sexe avec Roy. Pas encore.
Le sexe est forcément émotionnel pour toi ?
Le fait de prendre mon pied constitue la pierre angulaire de ma santé mentale. Combler les désirs de quelqu’un, l’aimer, la respecter, être tendre, c’est fondamental dans ma vie. C’est ma thérapie. Je ne suis pas accro au sexe mais j’en veux quotidiennement.
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