“Seules les filles sont concernées, les garçons, non”. C’est ce qu’affirme Norden Gail, membre du collectif Réseau d’opération solidaire et d’action (Rosa), qui dénonce les dérives sexistes du lycée public Emile-loubet, à Valence. Et pour cause, depuis plusieurs semaines, des jeunes filles racontent être soumises à des contrôles quotidiens : maquillage trop foncé, jupes trop courtes, […]
« Seules les filles sont concernées, les garçons, non ». C’est ce qu’affirme Norden Gail, membre du collectif Réseau d’opération solidaire et d’action (Rosa), qui dénonce les dérives sexistes du lycée public Emile-loubet, à Valence. Et pour cause, depuis plusieurs semaines, des jeunes filles racontent être soumises à des contrôles quotidiens : maquillage trop foncé, jupes trop courtes, et jeans troués sont interdits sous peine d’exclusion.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Tout démarre lorsque qu’une jeune fille est prise à part par la proviseure et son adjointe devant tous les autres élèves un matin. « Elle reste polie, leur sourit, mais elle sera jugée comme étant une fille indécente, avant de repartir en larmes », raconte Léa, une élève de terminale qui a assisté à la scène, à Libération. La jeune fille concernée a alors posté des photos de sa tenue sur Twitter. Un post relayé plus de 12 000 fois :
https://twitter.com/jumcileta/status/844873276774105088
« C’est du sexisme pur ! »
Une autre raconte avoir été exclue une journée de l’établissement parce qu’elle portait un jean troué. Et elle ne pourra plus retourner dans sa classe, tant que la directrice n’a pas validé sa tenue… Ce qui devra être fait chaque matin à l’entrée de l’établissement. « Aucun garçon n’a eu de reproches sur sa tenue, alors qu’ils portent des jeans trouvés. C’est du sexisme pur ! », martèle Louis, un étudiant du lycée Emile-Loubet.
Les lycéens, aidés par le collectif Rosa, se sont alors mis à distribuer des tracts contre le sexisme ordinaire dans leur établissement, ainsi que dans les rues de Valence. Les étudiants attendent des explications de la part de la direction et souhaitent montrer que les filles « ont des droits, et qu’elles n’ont pas à subir ça », insiste une lycéenne auprès de Libération.
Un rassemblement prévu
Un nouveau règlement intérieur a par ailleurs été affiché dans tout l’établissement demandant aux élèves « d’éviter les pantalons fendus ou trouvés, ainsi que les shorts et jupes trop courts ».
« Un règlement intérieur ne peut comporter aucune mention portant atteinte aux libertés individuelles, c’est-à-dire qu’on ne peut pas interdire telle ou telle tenue vestimentaire explicitement », explique le quotidien.
En général, il est simplement indiqué les termes suivants : « tenue correcte et décente ». Dans le cas du lycée Emile Loubet, c’est la mention « nous demandons d’éviter les pantalons fendus et/ou trouvés ainsi que les shorts et jupes trop courts », qui pose problème étant contraire au droit administratif et au respect des libertés individuelles.
Au micro de France Bleu Drôme, la proviseure, Pascale Frantschi réfute toute mesure des jupes et toute exclusion : « Il n’y a pas eu d’élèves ni empêchés de rentrer ni exclus de l’établissement. » Un rassemblement est prévu mardi 4 avril devant l’établissement, où chacun est appelé à se vêtir de « jeans troués, shorts, et jupes courtes, jusqu’à l’abandon de ce type de mesures ».
{"type":"Banniere-Basse"}