Des membres du service d’ordre (SO) d’Emmanuel Macron pendant la campagne de 2017 sont mystérieusement absents des comptes de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). D’après Le Monde, certains auraient été payés en cash par Alexandre Benalla.
D’après les informations du Monde, des dépenses de la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron en 2017 ont échappé à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Elles concernent le service d’ordre (SO), dirigé officiellement par Alexandre Benalla à partir du 5 décembre 2016.
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“J’ai été payé de la main à la main par Benalla”
Ainsi, lors d’un grand meeting qui a eu lieu le 10 décembre 2016 porte de Versailles, à Paris, En Marche ! a fait appel à une petite société de sécurité, Tego Sécurité, qui a fourni une dizaine d’hommes. Or, il n’y a aucune trace de la présence de ces professionnels dans les documents remis à la CNCCFP. De même pour Kamel « Gladiateur », Jamel « Judoka » ou « Tino », de futurs piliers du SO, présents sur des photos autour du candidat mais absents du champ de vision de la Commission des comptes de campagne.
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Pourtant, certains d’entre eux affirment au Monde qu’ils n’étaient pas bénévoles. « J’ai été payé plus tard au QG de campagne, de la main à la main par Benalla, 120 euros en liquide », affirme l’un d’eux sous couvert d’anonymat. Après un meeting à Lyon, il affirme même avoir assisté à une distribution de billets « pour dix gars ». Et il n’est pas le seul à avoir enchaîné les meetings sans pouvoir présenter de fiches de paie.
Des professionnels du service d’ordre payés en cash, des sociétés de sécurité privée qui n’apparaissent pas dans les comptes officiels de certains meetings, une commission de contrôle des comptes de campagne qui n’a pas les moyens de contrôler… https://t.co/z08AKiSkry
— Luc Bronner (@lucbronner) July 29, 2019
“C’est arrivé que ce soit en espèces”
Contacté par Le Monde, Alexandre Benalla dément ces versements en liquide au sein du SO. Il estime aussi que ces questions n’étaient pas de son ressort, alors que des messages envoyés sur Whatsapp, consultés par le quotidien, témoignent de sa volonté de contrôle sur les questions d’argent.
D’après les comptes de campagne, Tego Sécurité n’a facturé que sept missions, à partir de février 2017. Or, dans un portrait de son patron, Darko Bulatovic, dans le journal serbe Vesti, il déclare : « Nous avons envoyé six gars au premier meeting, puis on nous a sollicités pour le deuxième et le troisième (…). Tego est la seule société en France à avoir fait toute la campagne présidentielle. » Troublant ?
Un ancien proche de Benalla révèle une autre bizarrerie, dans la gestion des notes de frais du SO. « Il récupérait les notes de frais de tout le monde, il envoyait une note globale à la comptabilité, et c’est lui qui nous payait. Et, oui, c’est arrivé que ce soit en espèces. »
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