Hétéroclite, érotique et répulsif. Tout cela résume l’exposition “Leg, snails and peaches” dédiée à l’oeuvre du photographe allemand Juergen Teller, qui ouvre aujourd’hui à la galerie Suzanne Tarasieve.
Juergen Teller est un photographe du vivant. Avec ses images brutes, très claires, et son esthétique élégante et crue il saisit aussi bien des scènes de la vie animales que les silhouettes des plus grands tops et acteurs du moment. De Kanye West à Winona Ryder en passant par des chouettes et des porcinets, il prend en photo tout ce qu’il trouve de beau. Son leitmotiv, qu’il transmet à ses élèves de l’école de Nuremberg depuis 2014 : “Pour prendre des photos, vous devez aimer la vie – et là, vous pourrez photographier tout ce que vous voulez.”
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tirage giclee, 60,96 x 50,8 cm (24 x 20 in.), ed 1/5 JT – Courtesy Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, © Juergen Teller, All rights Reserved
« Leg, snails and peaches »
La vie, c’est aussi le cœur de l’exposition que lui dédie la galerie Suzanne Tarasieve à Paris du 13 janvier au 3 mars 2018. L’oeuvre principale du show est une image de Juergen Teller lui même, allongé au sol, une jambe dénudée et rongée par un escargot africain géant – une espèce dangereuse pour l’éco-système qui envahit certaines régions de l’Afrique. A la main, un téléphone en mode “appareil-photo” et des pêches, entières ou coupées en deux, se trouvent étalées partout sur le sol. Esotérico-érotique – ou simplement gênante – cette photographie marque l’esprit et donne, en bataille et de façon floue, des pistes de réflexions très sensibles sur la société actuelle.
La poésie du cru façon Juergen Teller
En pêle-mêle, d’autres images de l’artiste viennent rejoindre ce premier autoportrait aux escargots. Magistrale et pensive, Charlotte Rampling tenant un renard docile dans les bras sur fond de béton brut. Un hibou, un téton d’une perfection poétique bordé de cheveux, le portrait de famille d’une truie allaitant ses petits, Béatrice Dalle léchant l’écorce d’un arbre sensuellement, un nu du photographe lui-même avec des ballons de couleurs à la main, prouesse chromatique. On pourrait continuer en citant encore une bouche barbue accueillant une sympathique grenouille. C’est choc, c’est beau, c’est ce que l’on y voit ou ce que l’on se refuse à observer. La vie selon Juergen Teller, finalement, ça ressemble à un bordel poétique où les natures mortes prennent vie. Le temps d’une exposition, la galerie Suzanne Tarasieve devient un cabinet de curiosité atypique et intemporel.
Owl, Hydra 2017, giclee print, 101,6 x 76,2 cm (40 x 30 in.), ed 1/5, Galerie Suzanne Tarasieve, Paris, © Juergen Teller, All rights Reserved
« Legs, snail and peaches », du 13 janvier au 3 mars 2018 à la galerie Suzanne Tarasieve.
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