En pleine polémique après avoir tenu des propos racistes et xénophobes à l’encontre de quatre élues démocrates qu’il invitait à “retourner” d’où elles viennent, Donald Trump en remet une couche. Il s’attaque, cette fois-ci, très directement à l’élue démocrate Ilhan Omar.
« Send her back » (« Renvoyez-la ») scandent en choeur les partisans de Donald Trump, alors qu’il termine un discours vindicatif à l’encontre de l’élue démocrate Ilhan Omar, lors d’un meeting tenu mercredi 17 juillet à Greenville en Caroline du Nord. En début de semaine, le président américain s’en est déjà pris à la jeune femme et trois autres représentantes au Congrès sur Twitter, sans les nommer, les invitant à « retourner » d’où elles viennent. Somalienne réfugiée aux Etats-Unis depuis son enfance et naturalisée américaine, Omar est cette fois directement visée.
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Crowd chants "send her back!" at President Trump's combative North Carolina rally https://t.co/hmUF44X4SK pic.twitter.com/uTOirDzXhR
— TIME (@TIME) July 18, 2019
Dans son discours, Trump accuse notamment l’élue du Minnesota de trouver des excuses au terrorisme, tenir des propos antisémites et diaboliser Israël, allié des Etats-Unis. Une campagne de désinformation à l’encontre de la démocrate dénoncée par le Washington Post. Le journal signale des interviews tronquées et déformées qui présentent Ilhan Omar comme hostile aux Etats-Unis.
Une scène qui a choqué
Ces images montrant le président américain muet face aux cris de la foule déchaînée ont provoqué un tollé, y compris chez les Républicains dont certains ont exprimé leur désapprobation sur les réseaux sociaux.
Ben Shapiro, commentateur politique favorable aux Républicains, par exemple écrit : « Abominable. Omar est terrible. C’est une antisémite radicale avec des opinions terribles. C’est aussi une citoyenne américaine et scander des chants pour demander sa déportation parce qu’elle fait usage du premier amendement (de la Constitution américaine, établissant la liberté d’expression et de religion, ndlr) est dégoûtant. »
Vile. Omar is awful. She is a radical anti-Semite with terrible views. She is also an American citizen and chanting for her deportation based on her exercise of the First Amendment is disgusting. https://t.co/Y4nzHPzba4
— Ben Shapiro (@benshapiro) July 18, 2019
« C’est l’un des moments les plus racistes de l’histoire politique américaine moderne, s’insurge l’écrivain et activiste Shaun King. Alors que Trump commençait à attaquer mon amie membre du Congrès, Ilhan Omar, la foule a commencé à scander ‘renvoyez-les, renvoyez-les’. C’est tout à fait odieux et dangereux. Nous sommes en sommes là aujourd’hui. C’est dégoûtant. »
https://twitter.com/shaunking/status/1151642272662003712
« En 1919, les racistes auraient crié ‘Si vous êtes noirs, reculez’. En 2019, les partisans du 45e président crient “Renvoyez la” en référence à Ilhan Omar. Ne vous trompez pas. C’est toujours le même extrémisme qui divise irrémédiablement notre nation », tweete pour sa part le démocrate Rashid Qasim.
https://twitter.com/QasimRashid/status/1151668921663197188
La réaction d’Ilhan Omar n’a pas tardé, elle cite tout simplement la poétesse américaine Maya Angelou : « Vous pouvez me viser avec vos mots, vous pouvez me défigurer avec vos regards, vous pouvez me tuer avec votre haine. Mais toujours, comme l’air, je m’élèverai. »
You may shoot me with your words,
You may cut me with your eyes,
You may kill me with your hatefulness,
But still, like air, I’ll rise.-Maya Angelou https://t.co/46jcXSXF0B
— Ilhan Omar (@IlhanMN) July 18, 2019
Trump encore plus populaire auprès de ses électeurs
Loin de le mettre dans la tourmente, ces polémiques semblent, au contraire, augmenter la popularité du président des Etats-Unis. Selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé lundi 15 et mardi 16 juillet, le taux d’approbation de Trump chez les Républicains aurait gagné 5 points. Et sa côte auprès de l’ensemble de la population serait restée inchangée depuis la semaine dernière stagnant à 41 %.
Il semblerait que le milliardaire reprenne la thématique de l’immigration comme fil conducteur pour cette nouvelle campagne, une question qui avait déjà marqué celle de 2016. Ce « Send her back » pourrait bien devenir un symbole de la campagne de Trump pour les présidentielles de l’année prochaine, à l’image du « Lock her up » (« Enfermez-la ») à propos d’Hillary Clinton lors de la dernière course à la présidence.
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