Corée du Nord, Érythrée, Turkménistan, Syrie… Dans 72 pays, la liberté de la presse connaît une situation “difficile” ou “très grave” : “Jamais la liberté de la presse n’a été aussi menacée” dans le monde, se désole Reporters sans frontières (RSF), dans son rapport annuel publié aujourd’hui. Si la France se hisse à la 39e […]
Corée du Nord, Érythrée, Turkménistan, Syrie… Dans 72 pays, la liberté de la presse connaît une situation « difficile » ou « très grave » : « Jamais la liberté de la presse n’a été aussi menacée » dans le monde, se désole Reporters sans frontières (RSF), dans son rapport annuel publié aujourd’hui. Si la France se hisse à la 39e place, la carte de la liberté de la presse dans le monde n’a jamais été aussi sombre.
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Corée du Nord en queue de peloton
Sur 180 pays recensés, 72 ont une situation très grave, comme la Chine, la Russie ou l’Inde. Mais aussi la quasi totalité des pays du Moyen-Orient, d’Asie centrale et d’Amérique centrale, ainsi que les deux tiers des pays d’Afrique. Notamment à cause des guerres et des dictatures présentes dans ces zones du globe.
Après dix années passées à la dernière place du classement, l’Érythrée a cédé sa place en queue du peloton à la Corée du Nord. « Le simple fait d’écouter une radio basée à l’étranger peut valoir un séjour en camp de concentration », précise l’organisation. La Syrie, située à la 177e place, reste le pays le plus meurtrier pour les journalistes.
Classement mondial de la #LiberteDeLaPresse 2017 : le grand basculement https://t.co/ZCjUnAJBuO#RSFIndex pic.twitter.com/MdSromz8s2
— RSF (@RSF_inter) 26 avril 2017
Trump et Erdogan dans le viseur
Pire, c’est dans toute sa globalité que la liberté de la presse est menacée. Selon l’indice de référence utilisé par RSF pour la mesurer, celui-ci n’a jamais été aussi bas (3872). En seulement cinq ans, il s’est dégradé de 14%. Près de deux tiers des pays répertoriés ont enregistré une baisse de la liberté de la presse. Même dans les pays où la situation est considérée comme « bonne » ou « plutôt bonne », comme en Norvège, le premier pays du classement cette année, la liberté s’amenuise: en globalité, ils ont enregistré une diminution de 2,3%.
Les journalistes sont de plus en plus muselés, même dans les démocraties : l’année 2017 marque « le triomphe d’hommes forts qui font basculer le monde à l’ère de la post-vérité, de la propagande et de la répression, notamment dans les démocraties », rapporte RSF, qui cite notamment l’arrivée au pouvoir de Donald Trump ou le régime d’Erdogan, qui « se distingue désormais comme étant la grande prison au monde pour les professionnels des médias. »
Montée des violences contre les journalistes français
Si la France gagne six place et se hisse à la 39e place du classement mondial par rapport à 2016, le rapport de Reporters sans frontières note une recrudescence des « pratiques violentes des forces de l’ordre contre des reporters », en prenant notamment pour exemple les manifestations contre la loi travail ou le démantèlement de la jungle de Calais. Le rapport dénonce aussi les groupes de presse tenus par des « propriétaires » qui « ont d’autres intérêts que leur attachement au journalisme. Cette situation entraîne des conflits qui font peser une menace sur l’indépendance éditoriale ». On se souvient tous de la dernière vague de départs à iTélé.
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