L’Institut national de la statistique révèle ce mardi 19 mars que le mouvement social n’a coûté que 0,1 point de croissance au quatrième trimestre 2018.
Voici une information qui décrédibilise le ministre du Budget. Selon l’Institut national de la statistique (Insee), la crise des gilets jaunes n’a eu qu’un « impact » économique « modéré ». Comme le rapporte Libération, le mouvement social n’a en effet coûté que 0,1 point de croissance au quatrième trimestre 2018. Contrairement à ce qu’affirme le Medef ou encore Gérald Damanin, ministre du Budget – selon lequel les gilets jaunes ont détruit « plus d’emplois et de richesses que ces dix dernières années » – l’Insee révèle, ce mardi 19 mars, qu’il n’y a pas eu de conséquences dramatiques sur l’économie du pays suite aux mobilisations parfois violentes des « GJ ». Lors de l’acte XVIII du mouvement, samedi 16 mars, des vidéos de magasins pillés et saccagés ou de kiosques à journaux en feu ont fait le tour des réseaux sociaux.
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« Cette estimation reste un exercice difficile »
🎙📺Les débordements du mouvement des #GiletsJaunes coûteront autour de 4 milliards d’euros à l’économie française. C’est d’autant plus dommage que notre croissance est solide grâce à la politique du @gouvernementFR.
👉C’est de l’emploi pour les Français qui est détruit. pic.twitter.com/HRqZuKtchL— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) March 19, 2019
Dans une note de conjoncture du mois de mars publié ce mardi 20 mars, l’Insee estime que les différents blocages et manifestations un peu partout en France chaque samedi « auraient ôté environ -0,1 point au PIB du quatrième trimestre 2018. » Pour l’institut de statistiques, la raison de cette légère baisse réside dans la stagnation de la consommation des ménages au quatrième trimestre 2018, qui serait due au « climat plus doux que la normal » – et donc d’une facture d’énergie plus basse – mais aussi à un « recul des achats automobiles ». Sur ce point, le mouvement des gilets jaunes a peut-être eu un impact, explique l’Insee, puisque la « consommation d’automobiles au pu aussi être affectée par certains blocages en place en novembre et décembre. » Il est possible que le mouvement ait tout de même eu un impact économique, estime le statisticien qui souligne que la fermeture de certains commerces et le saccage de vitrines a pu faire baisser la consommation. Et il constate la baisse des achats en « bien d’équipements du logement » au mois de décembre. « Pour ces biens, comme pour les autres biens et services, les mouvements sociaux ont pu affecter les décisions d’achat », indique la note. L’hôtellerie semble aussi touchée par le mouvement puisqu’une baisse de la fréquentation a été constatée au début de la mobilisation puis en décembre.
L’Insee nuance toutefois ses analyses en soulignant que « cette estimation reste un exercice difficile » à réaliser et qu’il est impossible « d’estimer correctement quelle aurait été l’activité économique si de tels événements n’étaient pas survenus. » D’autant plus que « certains achats peuvent avoir été simplement reportés du mois de décembre au mois de janvier, occasionnant un contrecoup positif début 2019 ». C’est d’ailleurs ce que révèle la ré-hausse de la consommation en janvier.
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