À l’aube du second tour de l’élection présidentielle, “Les Inrockuptibles” décryptent le programme culturel, sociétal et écologique des deux candidats Emmanuel Macron (LREM) et Marine Le Pen (RN).
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L’écologie : mais encore ?
Alors que le dernier rapport du GIEC lance une nouvelle alerte face aux effets irrémédiables provoqués par le réchauffement climatique, le programme d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen révèle leur manque de volonté, voire leur déni profond des questions écologiques.
L’un comme l’autre souhaitent tout miser sur le nucléaire, en procédant par exemple à la création d’au moins six réacteurs nouvelle technologie. Marine Le Pen annonce une “priorité absolue” du nucléaire et place également l’hydroélectricité et l’hydrogène au centre des énergies à utiliser. De son côté, Emmanuel Macron tend également vers un développement de l’énergie solaire et des éoliennes sur les mers via la création de 50 parcs éoliens maritimes d’ici 2050 ; tandis que Marine Le Pen souhaite démanteler et retirer toutes les éoliennes françaises.
La culture quasi inexistante
Les deux candidats souhaitent la suppression de la redevance audiovisuelle. Emmanuel Macron assure que cette abrogation va de pair avec celle de la taxe d’habitation et que le gouvernement prévoit un budget de financement pour cinq ans. Marine Le Pen souhaite également privatiser le service public audiovisuel, à l’exception des rédactions en outre-mer, de l’INA et d’Arte. Ceci pourrait effectivement mettre en péril l’avenir de la presse.
D’autre part, Emmanuel Macron propose une extension du passe Culture aux plus jeunes et entend accorder une augmentation du salaire des enseignants ainsi qu’un accès à davantage de formations. La candidate d’extrême droite propose la création d’un service volontaire du patrimoine d’une durée de six mois, accessible aux jeunes qui désirent “se frotter à ces métiers d’art qui sont en train de s’appauvrir”.
Société : plusieurs points à revoir
Le candidat LREM souhaite encore et toujours repousser l’âge de la retraite à 65 ans, pour un minimum de 1 100 euros par mois. La candidate RN ne souhaite quant à elle pas reculer l’âge de départ à la retraite, actuellement statué à 62 ans, et prévoit même un départ avant 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler plus tôt.
Concernant la jeunesse, les deux candidats souhaitent apporter des modifications à Parcoursup et lutter contre le harcèlement scolaire. En réponse à la précarité étudiante, Emmanuel Macron propose d’automatiser les APL, tandis que Marine Le Pen promet de rendre les transports ferroviaires gratuits pour les 16-25 ans (sauf en heure de pointe) et offrir un accès prioritaire aux logements aux étudiants français.
Du côté de l’immigration, Marine Le Pen en fait évidemment son grand combat et Emmanuel Macron ne diverge pas tant. Les deux candidats requièrent une “meilleure maîtrise de l’immigration”, davantage de contrôle aux frontières, l’expulsion des étrangers condamnés par la justice et le durcissement des conditions d’obtention de la nationalité française. Le Pen est encore plus stricte : expulsion des étrangers qui n’ont pas travaillé pendant un an, fin du droit du sol automatique, fin du regroupement familial, priorité des Français sur les offres d’emploi ou de logement, ainsi que la restriction des aides et allocations aux étrangers (ce qui irait à l’encontre des principes d’égalité inscrits dans la Constitution).
D’autre part, les deux candidats entendent lutter contre les séparatismes (autrement dit, l’islam radical, selon eux). Le Pen voudrait également interdire le port de signes religieux dans l’espace public, notamment le voile chez les femmes musulmanes, que la candidate juge être “l’uniforme d’une idéologie, et pas d’une religion”.
Au sujet des violences faites aux femmes, les attentes restent également loin des réalités. Le candidat LREM promet de tripler le montant de l’amende pour délit d’outrage sexiste et créer un fichier des auteurs de violences conjugales, tandis que la candidate RN assure un jugement plus rapide des ex-conjoints auteurs de violences. Les deux se positionnent en opposition à la GPA et Le Pen souhaite même ramener l’IVG au délai légal de douze semaines. Macron maintient quant à lui le droit à l’IVG à quatorze semaines.
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