Huit femmes brisent l’omerta et accusent Thierry Marchal-Beck de harcèlement et agressions sexuelles. Le comportement de l’ancien président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) serait connu par de nombreux cadres du parti.
Thierry Marchal-Beck, président du Mouvement des jeunes socialistes entre 2011 et 2013, est accusé de harcèlement et d’agressions sexuelles. Huit militantes et cadres du parti ont brisé la loi du silence dans Libération. Ces lourdes déclarations n’ont, pour le moment, pas fait l’objet de plaintes.
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Entre 2010 et 2014, plusieurs femmes auraient souffert du comportement de celui que l’on surnomme TMB au sein du parti, sans que cela n’affecte sa carrière. L’ancien président du MJS passait pour un grand défenseur de la cause féministe, incitant ses partisans à s’interroger sur le consentement sexuel et s’exprimant régulièrement sur le sujet. Une attitude qui contraste fortement avec les accusations dont il fait l’objet.
Le décalage entre ses agissements et ses propos était même, pour une de ses victimes présumée, »surréaliste ». Fin 2011, juste après son élection à la présidence du MJS, Marchal-Beck aurait forcé une membre du bureau national à lui faire une fellation. Quelques jours plus tard, lorsqu’il la recroisait, il aurait »fait comme si de rien n’était. » Elle témoigne : »Et après, comme d’habitude, il monte à la tribune pour dire combien il faut protéger les femmes parce qu’il est un grand féministe. »
Modus operandi
Certaines de ces femmes auraient eu des relations d’abord consenties avec TMB, dont elles ne pouvaient plus échapper ensuite. Harcèlement physique et moral, l’ex-président les empêchait de rompre leur liaison. Jusqu’à les poursuivre et les forcer sexuellement.
D’autres le rapportent : TMB agissait parfois publiquement. Une ancienne militante révèle qu’il lui aurait malaxé la poitrine, devant ses amis, alors même qu’elle ne le connaissait pas. Stupéfaction. Dès 2011, une autre affirme avoir alerté plusieurs responsables nationaux, prévenant du danger qu’il représentait pour les femmes et l’organisation. Peine perdue, Thierry Marchal-Beck allait entrer à la tête du parti.
Abus de pouvoir
Une victime présumée parle »d’abus de pouvoir. » TMB aurait profité de son statut pour exercer des pressions sur les femmes, quitte à répandre des propos calomnieux sur elles. »En fait, plus je disais non, plus il disait à tout le monde que je n’étais pas digne de confiance », rapporte une militante socialiste.
Laurianne Deniaud, prédécesseur de TMB au sein du Mouvement des jeunes socialistes, s’est exprimée ce mercredi 15 novembre au micro d’Europe 1. Et affirme avoir eu »froid dans le dos » en entendant les témoignages de deux jeunes femmes.
https://twitter.com/ldeniaud/status/930544210318643200
Dans un communiqué officiel, l’actuel président du MJS Benjamin Lucas a quant lui déclaré que : »Les Jeunes Socialistes sont révulsé.e.s par les actes rapportés et seront mobilisé.e.s pour accompagner ces femmes dans toutes les démarches qu’elles décideront d’entreprendre. »
Thierry Marchal-Beck refuse actuellement de répondre aux questions.
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