La jeune présentatrice Belge, passionnée de musique classique, a repris les rennes de l’émission depuis maintenant un mois.
Malgré l’heure matinale et quelques bâillements et étirements bien légitimes, la nouvelle voix du 7-9 de France Musique ne laisse rien paraître : quelques secondes avant le journal, le « bonjour » de Saskia De Ville, fraîchement débarquée de Belgique, réveille avec douceur.
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Sa voix particulière, derrière laquelle on devine son grand sourire, Saskia la balade sur les ondes depuis quelques années maintenant. Avant cela, elle l’élevait dans une chorale lyrique, à laquelle sa mère l’avait inscrite « pour m’occuper les mercredis et les week-ends », confie-t-elle. Pendant plus de 10 ans, elle travaille ses gammes, et développe dans le même temps une culture solide de la musique classique : elle se dit une « grande fan d’opéras », mais aussi de Mozart, Bach, et son « grand préféré », Schubert – mais c’est bien parce qu’il faut n’en citer que quelques-uns. C’est à croire que c’était le destin de cette grande brune, qui a étudié la musicologie, d’atterrir sur France Musique. Pourtant, c’est le hasard qui l’a conduite à la radio, sur Musiq’3 d’abord, une chaîne de la RTBF. A l’époque, Bernard Meillat, directeur de la station, lui fait passer une audition :
« J’ai vu tout de suite qu’elle avait du potentiel, se souvient-il. Elle avait cette aisance, et cette capacité à s’adresser directement à l’auditeur. Elle n’est pas là pour ‘s’écouter parler' ».
Il lui donne sa chance, et quelques années plus tard, elle anime la matinale de la chaîne. Pour son arrivée à Radio France, elle envoie simplement un CV, et une lettre de motivation. Cette « candidature spontanée » retient l’attention de Marc Voinchet, directeur de la chaîne classique. Quelques remplacements plus tard, Saskia est sollicitée pour reprendre le créneau qu’occupait Vincent Josse à sa place jusqu’à juin dernier. « J’ai accepté en sautant au plafond ! », confesse-t-elle.
La matinale, un challenge
Entre ses compétences techniques dans un studio de radio et son goût pour la musique classique, Saskia apparaît comme la candidate idéale pour France Musique. « Et elle sait programmer, ce qui n’est pas facile, ajoute Marc Voinchet : on ne passe pas les mêmes morceaux à 7h et à 10h ». Cette nouvelle matinale, qui se veut plus musicale, est donc mise en musique par Saskia, qui choisit les disques. « Je m’imagine : il est 7h02, je suis dans mon lit, qu’est-ce que j’ai envie d’écouter ? », expose-t-elle. Quelques détours dans les coulisses du studio lui permettent de caler les morceaux au dernier moment si nécessaire. Après 4 semaines à l’antenne et quelques ajustements au fil des jours, ça sonne juste. « Je suis un peu moins stressée, confie Saskia, mais c’est un vrai challenge ! ».
Dans « le feu du direct » qu’elle apprécie tant, elle est est aidée par une toute nouvelle équipe. Aux côtés de Saskia, les chroniqueurs et les journalistes ont également la parole, tout comme son invité quotidien. « On est très libre de nos sujets, rapporte Corinne Schneider, qui prépare chaque matin ‘Le mot du jour’, on les lui soumet, et elle harmonise », détaille-t-elle. Dans le studio agité, les membres de l’équipe défilent, partagent un croissant ; Saskia passe les voir lorsqu’un morceau est lancé, se sert un thé, règle quelques détails avec Claire Lagarde, la réalisatrice. « Je voulais créer cette ambiance d’équipe, et je suis plutôt contente car tout le monde arrive avec le sourire ! », se réjouit Saskia.
Du cran et de l’humour
Son casque sur les oreilles, cette nouvelle présentatrice veut donner à l’auditeur une pause dans le flot de mauvaises nouvelles dont il est assailli chaque matin. « Peut-être que tout le monde n’a pas envie d’entendre tout ça », suppose-t-elle :
« Peut-être que j’ai choisi de me passionner pour la musique classique pour vivre dans un monde merveilleux ».
Davantage dans la découverte et le dialogue avec l’invité, l’équipe de la matinale veut « prendre le temps », tout en mesurant la difficulté d’un tel créneau sur une chaîne comme France Musique, tempère Saskia : « Il faut trouver le ton qui puisse satisfaire tant le mélomane super averti que celui qui tombe sur la chaîne par hasard ».
Un vrai défi pour cette jeune femme de seulement 32 ans, mais « qui a du cran », à en croire son ancien patron Bernard Veillat, qui lui aussi aimait lui lancer des défis : « Un jour, pour une émission spéciale, elle voulait connaître les goûts musicaux de la Reine d’Angleterre ; elle a appelé à plusieurs reprises le standard de Bukhingham Palace, qui au bout d’un moment lui a répondu que la Reine ne donnait pas d’interview ! », raconte-t-il en riant. « C’est sûr qu’à ses débuts en radio, elle avait le trac, mais elle a toujours su le dominer », poursuit-il.
Pour surmonter ce nouveau challenge, elle s’est mise « à 100% ». Mais découvrir sans cesse de nouveaux morceaux et errer dans les salles de spectacles relève plus du plaisir que du fardeau pour cette éternelle curieuse. Très à l’écoute des critiques, bonnes ou mauvaises, Saskia De Ville attend les retours des auditeurs. Et pour le moment, ils semblent plutôt bons.
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