Thomas Legrand, chroniqueur politique de France Inter, a fait le compte dans ses archives : depuis août 2008, sur un total de 230 papiers, 212 contiennent le mot Sarkozy. Mais après la fixation névrotique vient le temps du diagnostic à mi-mandat. Sarkozy est-il dérisoire ou grave ?
Thomas Legrand, chroniqueur politique de France Inter, a fait le compte dans ses archives : depuis août 2008, sur un total de 230 papiers, 212 contiennent le mot Sarkozy. Mais après la fixation névrotique vient le temps du diagnostic à mi-mandat.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sarkozy est-il dérisoire ou grave, futile ou dangereux, clownesque ou dramatique ? Entre le vent et le tsunami, la grippe saisonnière et la maladie grave, de quel côté faut-il le situer ?
Les commentateurs de la vie politique, dont le président a préempté le coeur battant, tergiversent.
Pour Thomas Legrand, le sarkozysme n’est rien d’autre qu’une banale aventure de droite classique. Après avoir fait illusion sur fond d’hyperactivisme, elle se dégonfle.
Loin de proposer une vision articulée du monde, le sarkozysme n’a que l’ambition et la contorsion idéologique comme traits distinctifs.
Affirmations infondées, projets avortés, promesses de rupture ensablées : la liste de ses échecs, associée au constat dépassionné que la République n’est pas en danger, suffit à Legrand pour ne voir en Sarkozy qu’un président terne et inoffensif. “Ni rupture ni dictature”, résume l’auteur.
En lui ôtant les attributs d’un pouvoir hypertrophié que lui prêtent volontiers les antisarkozystes, Legrand assure que la France s’en remettra.
A cette réduction du sarkozysme à sa part guignolesque, l’essai publié par le site Mediapart, N’oubliez pas ! Faits et gestes de la présidence Sarkozy, apporte un contrepoint offensif.
Les journalistes de Mediapart font ici un inventaire au vitriol. Le sarkozysme a remodelé l’appareil d’Etat et fracturé le paysage social en profondeur : mise au pas de la justice, mesures en faveur des plus riches, casse des services publics, expulsions, réformes des institutions au service de l’hyperprésidence, retour à l’Etat centralisé…
Entre l’inertie et la contre-révolution, le sarkozysme flotte comme un corps politique suffisamment malade pour qu’il périsse un jour. Deux éclairages qui dressent un même tombeau dont seules les couronnes mortuaires diffèrent.
Thomas Legrand, Ce n’est rien qu’un président qui nous fait perdre du temps (Stock)
Médiapart, N’oubliez pas ! Faits et gestes de la présidence Sarkozy (Don Quichotte)
{"type":"Banniere-Basse"}