Le geste de Samir Nasri, nouvel épisode dans la guéguerre entre footballeurs et journalistes

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« Ferme ta gueule ». Voilà ce qu’ont pu lire sur les lèvres de Samir Nasri tous ceux qui suivaient le match de football entre la France et l’Angleterre, lundi soir. Une phrase que le joueur a refusé de commenter devant les journalistes de presse écrite, mais qu’il a expliquée devant les caméras, déclarant en vouloir « personnellement au journal L’Equipe. » Le milieu de terrain a donc tenu à régler un compte personnel avec des journalistes. Un épisode qui rappelle d’autres oppositions entre des joueurs de football français et la presse nationale.

En 1998, déjà, Christophe Dugarry s’illustrait de la même manière. Critiqué par les médias qui ne comprenaient pas sa présence dans la liste de joueurs retenus par Aymé Jacquet pour disputer la Coupe du Monde en France, le joueur va saisir une occasion de se venger des chroniqueurs sportifs. Lors du premier match des Bleus dans la compétition, contre l’Afrique du Sud, Dugarry ouvre le score et célèbre cette réalisation en tirant la langue vers la tribune de presse.

On trouve un autre exemple célèbre de ce désamour entre footballeurs et médias avec le cas Nicolas Anelka. A l’automne 2001, alors que le joueur évolue sous les couleurs du PSG, une altercation éclate entre l’attaquant et un journaliste de L’Equipe, Sébastien Tarrago.Quand ce dernier décide de reprocher au footballeur son manque d’égard envers les journalistes présents à la sortie d’un entraînement, il se fait gifler par le joueur. L’Equipe portera plainte après cet incident.

Thierry Henry a également eu l’occasion de dire à des journalistes français sa façon de penser. Exilé depuis deux ans aux Etats-Unis, où il joue pour les Red Bulls de New York, le joueur est interviewé par la presse à la sortie d’un match contre Toronto, en septembre 2011. Après avoir répondu aux journalistes américains, le joueur se tourne vers les journalistes français et se fâche dès la première question. Alors qu’on lui demande pourquoi ses performances sont meilleures pour sa deuxième saison américaine que pour sa première, Henry soupire : « Je l’ai déjà dit mille fois. » Rebelote lorsqu’on l’interroge ensuite sur sa nouvelle vie new-yorkaise : « J’ai déjà répondu à ça plein de fois. C’est la cinquantième fois qu’on me pose la question. C’est très bien. » L’attaquant finira par quitter les journalistes, avant de revenir leur reprocher le manque de pertinence de leurs questions.

Récemment, c’est André-Pierre Gignac, l’attaquant de l’Olympique de Marseille, qui s’était illustré. Le 31 mai dernier, lors d’un match contre Montpellier, le joueur est sorti par son entraîneur Didier Deschamps, sous les sifflets du public. Un journaliste de Canal + présent sur le bord de la pelouse rapporte alors que Gignac s’en serait pris à son coach, lui reprochant cette sortie prématurée. Des propos que le joueur olympien dément sur son compte Twitter. Mais quelques jours plus tard, le journaliste et l’attaquant se croisent dans les travées du Stade de France, à l’occasion de la finale de la Coupe de France. Gignac se fâche : « Pourquoi vous déformez mes propos ? J’ai des enfants, vous n’avez pas le droit. Vous allez dire à tout le monde la vérité. » L’intervention d’un membre du staff olympien est même nécessaire pour le calmer.

Citons pour conclure le cas de… Samir Nasri, qui est visiblement un coutumier du fait. Des journalistes du quotidien marseillais La Provence révèlent en effet que lorsque le milieu de terrain portait les couleurs de l’OM, il avait déjà eu une réaction similaire à l’égard de journalistes ayant osé critiquer ses performances. Pas sûr que l’épisode d’hier améliore les relations du joueur de l’Equipe de France avec la presse française.