Le Salò donne carte blanche au cinéaste humaniste Nabil Ayouch, réalisateur de « Much Loved », du 25 au 27 mai 2017, pour trois nuits sensuelles et sonores.
Performances visuelles, sonores, projections, installations, DJ sets… Le très underground Salò Club cède son espace au réalisateur Nabil Ayouch, le temps de trois soirées.
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La liberté comme fil conducteur
Avec son dernier long métrage, Much Loved, retraçant le quotidien de ces jeunes femmes marocaines qui se prostituent pour vivre, Nabil Ayouch avait mis les autorités marocaines dans tous leurs états. Le film a été interdit de projection au Maroc, où il est considéré comme « pornographique ». Une frustration immense pour le réalisateur qui a décidé de multiplier les supports d’expression afin de défendre ses idées. Cette carte blanche au Salò a un goût de revanche. « Plus qu’un travail autour des libertés, avec cette carte blanche, j’avais envie d’explorer les interdits. Ce que l’on cache, ce que l’on nous cache, ce que l’on ne doit pas voir ni entendre ». Les écrans diffuseront des images de ses films censurés, tels que Une minute de soleil en moins ou Much Loved, associés à d’autres films d’art vidéo tels que Les ciseaux du vidéaste Mounir Fatmi.
Mêler les cultures et éveiller les sens
Nabil Ayouch est issu d’une famille aux origines diverses et multicolores, né d’une mère française juive et d’un père marocain musulman. Construire des ponts entre les cultures relève pour lui de l’évidence. Il aime le mélange des genres : « J’ai convié pour cette carte blanche Camélia Mountassere, très belle danseuse et plus encore, aux côtés de Lola Panigel et Karine Gonzalez, dont les répertoires vont du flamenco à l’oriental, en passant par le contemporain. Elles vont aller au-devant d’une troupe de Gnaouas et s’entremêler à eux. Henri et Idriss Agnel, deux musiciens virtuoses, vont les accompagner et improviser sur des répertoires médiévaux, Afgans, Turcs ou Arabes… » Nabil Ayouch assure que les rencontres font la richesse d’une vie. Que le talent vient de partout.
Sa carte blanche au Salò est placée sous le signe de l’humain. A l’occasion de ces trois soirées, il a choisi d’inviter des artistes qui ont toutes et tous croisé sa route. « Que ce soit au cinéma ou dans les spectacles vivants que j’ai mis en scène, j’ai fait des rencontres marquantes et l’idée est aujourd’hui de les réunir. Pour moi, c’est émouvant car certains d’entre eux ne se connaissaient pas, et pourtant des liens invisibles commencent à apparaître… » Nabil Ayouch a pensé une sphère hors du temps, et des installations qui « convoquent tous nos sens et en appellent un éveil ou plus exactement un réveil. » La musique, le chant, la danse et les images s’apparentent pour lui à des respirations. « Et puis, tout est tellement lié, tout finit par se répondre… On s’aime, on s’accompagne, on dialogue. »
Carte blanche chez Salò avec le cinéaste Nabil Ayouch, du 25 au 27 mai 2017, 142 rue Montmartre 75002 Paris
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