Le vendredi 13 novembre 2015 au soir, à la Cité Vauban à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, un groupe d’amis lycéens fume et discute autour d’un Mc Do dans la cage d’escalier d’une tour. Scène ordinaire dans la vie de Tom (un pseudonyme), 17 ans et élève en première, qui rapporte ses souvenirs incroyables de cette nuit à […]
Le vendredi 13 novembre 2015 au soir, à la Cité Vauban à Châtillon, dans les Hauts-de-Seine, un groupe d’amis lycéens fume et discute autour d’un Mc Do dans la cage d’escalier d’une tour. Scène ordinaire dans la vie de Tom (un pseudonyme), 17 ans et élève en première, qui rapporte ses souvenirs incroyables de cette nuit à L’Obs.
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« Il voulait manger puis dormir je crois »
Vers 1h du matin, un inconnu débarque au neuvième étage – connu pour être un lieu de trafic de shit -, un menu Mac Do à la main. Il cherche un endroit calme pour se reposer, et s’immisce dans le groupe de lycéens. Il fume, discute, les joints tournent…
Cet inconnu, c’est Salah Abdeslam, le seul membre vivant des commandos de Paris, possible logisticien des tueries du 13 novembre. Quand il les rejoint, il vient de renoncer (ou d’échouer) à se faire exploser.
Scène surréaliste décrite par Tom :
« On mangeait notre McDo avec deux copains quand on l’a vu arriver vers 1 heure du matin. Il avait l’air d’un mec normal, qui n’a rien à faire. On a commencé à discuter, il était sympa, alors il est resté avec nous. Il voulait manger puis dormir je crois, alors il a demandé à un gars du McDo d’en bas de lui indiquer un endroit calme. »
Il « reste de marbre » face aux événements
Au cours de la soirée, les portables des ados ne cessent de vibrer, au fur et à mesure que le bilan macabre de cette nuit d’attentats s’alourdit. Pendant qu’ils s’émeuvent, Abdeslam « reste de marbre« . Même quand la vidéo montrant les terroristes du Bataclan tirer sur les forces de l’ordre est visionnée.
Quand le groupe lève le camp, vers 4h, il trouve un coin pour dormir. C’est là que deux amis belges viennent le récupérer au petit matin pour l’exfiltrer vers Bruxelles. Il est incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis depuis début mai.
« Sa doudoune était gonflée »
En repensant à cet épisode surréaliste de sa vie, Tom est persuadé que Salah Abdeslam portait encore son gilet d’explosifs :
« Sa doudoune était gonflée, il avait un air bizarre. »
Ses compagnons d’une nuit n’ont découvert son identité qu’en voyant son visage sur les avis de recherche, à la suite des attentats.
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