En route pour la Russie et désormais recherché par la justice américaine pour espionnage, Edward Snowden a livré de nouvelles informations concernant les services de renseignements britanniques au « Guardian ».
[Mise à jour, le 23 juin 2013] Selon des informations du South China Morning Post, Edward Snowden aurait embarqué à bord d’un vol Aeroflot direction Moscou. Le quotidien précise que la capitale russe « ne sera pas sa destination finale », Snowden serait en route pour l’Equateur ou l’Islande. Le gouvernement hongkongais a prévenu les autorités américaines du départ de Snowden.
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Que va-t-il advenir de celui que l’on surnomme « le nouveau Bradley Manning »? Réfugié à Hong Kong après avoir remis des documents confidentiels contenant des informations top secrètes sur les activités de la NSA et de la GCHQ, deux services de renseignement, respectivement américain et britannique, au Guardian et au Washington Post, Edward Snowden est désormais recherché par la justice américaine pour espionnage.
Tout n’est pas encore perdu puisque l’ancien employé de la CIA pourrait s’installer en Islande. Lors d’un entretien téléphonique avec des journalistes le 19 juin, Julian Assange a expliqué que Wikileaks, site Internet spécialisé dans le « whistleblowing » (le lancement d’alertes, c’est-à-dire les fuites d’informations, ce à quoi s’est aussi exercé Snowden) s’entretenait avec les autorités islandaises au sujet d’un possible accueil de Snowden. « Nous sommes en contact avec l’entourage judiciaire de Mr Snowden et sommes en train de négocier son asile en Islande » a-t-il déclaré. Vendredi, on apprenait que Wikileaks avait loué un jet privé à une entreprise chinoise pour $240 000, soit 182 000 euros, une somme récoltée grâce à des dons effectués auprès de Datacell, une société partenaire de Wikileaks. Interrogé par la chaîne anglaise Channel 2, son directeur, Olafur Sigurvinsson, a expliqué : « Tout est prêt de notre côté et l’avion pourrait décoller demain (…) Nous avons fait tout ce que nous pouvions. Nous avons un avion et toute la logistique en place. Maintenant, nous attendons une réponse du gouvernement islandais« . De son côté, le gouvernement s’est pour l’instant contenter de rappeler qu’il fallait effectuer une demande d’asile en personne sur le territoire islandais. Ce qui pourrait faire courir de grands risques à Snowden, visé depuis vendredi par un mandat d’arrêt par la justice américaine.
Si Hong Kong et les Etats-Unis ont signé un traité d’extradition en 1998, des experts interrogés par le Guardian estiment que l’extradition de Snowden pourrait prendre des années, voire être bloquée par la Chine. Snowden pourrait également demander l’asile à Hong Kong, en avançant la menace d’être torturé sur le sol américain. Comme le précise le Guardian, l’article six du traité d’extradition dispose qu’une demande d’extradition devrait être refusée en cas « d’attaque d’une personne politique« .
« Pire que les Américains »
Les risques que courent Edward Snowden ne semblent pas le freiner dans sa frénésie de révélations Vendredi, le Guardian publiait de nouvelles informations confidentielles fournies par Snowden. On y apprend que le centre britannique des écoutes, le GCHQ, a accès à des câbles assurant le trafic Internet et les appels téléphoniques mondiaux, lui permettant d’obtenir des informations privées en masse, qu’il communique à la NSA (National Security Agency) américaine et qu’il peut stocker durant 30 jours dans le cadre d’une opération baptisée « Tempora ». Le Guardian précise que ce réseau d’espionnage vise autant des suspects ciblés que des personnes innocentes, le GCHQ stockant des enregistrements d’appels téléphoniques, le contenus d’emails, de messages sur Facebook, l’historique Web des internautes. Pour Snowden, le GCHQ britannique « est pire que les Américains ».
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