Assigné à résidence dans son chalet de Gstaad depuis le 4 décembre, le cinéaste est désormais libre. La Suisse refuse son extradition vers les Etats-Unis.
Après plusieurs mois de suspense, la ministre suisse de la Justice, Eveline Widmer-Schlumpf, a fait savoir que Roman Polanski « ne sera pas extradé vers les Etats-Unis » et que « les mesures de restriction de sa liberté sont levées« .
La ministre considère que trop d’incertitudes subsistent sur la requête américaine. Selon elle, il ne serait notamment pas possible d’exclure avec certitude que Polanski ait déjà purgé autrefois la totalité de la peine aux Etats-Unis puisque le ministère américain de la justice a refusé de donner des précisions sur ce point à son homologue suisse.
Une affaire vieille de 33 ans
Le réalisateur avait été arrêté le 26 septembre dernier à l’aéroport de Zurich, où il se rendait à un festival de cinéma, en vertu d’un mandat d’arrêt international émis par les Etats-Unis. Poursuivi pour des relations sexuelles avec une mineure de 13 ans en 1977, Roman Polanski avait quitté le territoire américain juste avait le jugement et n’y avait jamais remis les pieds depuis.
Après plusieurs mois de prison et le versement d’une caution de 3 millions d’euros en décembre dernier, le réalisateur avait été assigné à résidence dans son chalet de Gstaad et devait porter un bracelet électronique.
L’un des avocats de Roman Polanski, Hervé Témime, a estimé que son client « a été suffisamment pourchassé comme ça« . « Evidemment je suis très heureux et très ému, à la fois comme ami de Roman Polanski et parce que je pense qu’il vient de subir un long calvaire« , a quant à lui déclaré Me George Kiejman.
L’arrestation du cinéaste franco-polonais, en septembre dernier, avait provoqué l’émoi de ses confrères, qui lui avaient apporté leur soutien, soulignant notamment que la victime présumée avait renoncé aux poursuites.