Retour sur les années folles du rock à Rennes, épicentre de la french new-wave au début des années 1980.
D’après ce documentaire, la (re)naissance du rock en France a eu lieu à Rennes et s’est cristallisée autour de Marquis De Sade drivé par Philippe Pascal et Frank Darcel. Peut-être faut-il rappeler que la capitale bretonne s’est surtout affirmée à la fin des années 1970, après l’impulsion punk donnée par Paris (et accessoirement Lyon). Les Bretons ont enchaîné sur un rock plus sombre et romantique, estampillé new-wave.
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Le film analyse, par l’entremise de témoins de l’époque, le surgissement de la scène rennaise. Le second facteur décisif qui a contribué au rayonnement de la ville est la création du festival des Transmusicales en 1979. Ensuite, toutes sortes de courants émanent du Joy Division français, alias Marquis De Sade : les deux principaux sont constitués par la pop electro, dont le leader absolu sera Etienne Daho, et la nouvelle variété, dont la figure de proue sera, hélas, Pascal Obispo – pourtant authentiquement fan de la première heure de Marquis De Sade, comme il l’explique lui-même, et comme on le voit sur une photo de concert du groupe.
Daho, Marquis De Sade, mais aussi Pascal Obispo
Le premier groupe d’Obispo, très dans l’esprit romantique de l’époque, s’appellera Words Of Goethe. On n’oubliera pas non plus le respectable Niagara, duo phare des années 1980, à mi-chemin entre ces deux pôles pop-rock disons (Daho et Obispo), mené par Muriel Moreno.
Autour de Marquis De Sade et de Daho, graviteront également plusieurs satellites, dont certains acquerront un sérieux succès d’estime, comme Ubik, Les Nus, Dominic Sonic, ou les plus fun(ky) Sax Pustuls. Le film ne s’attarde guère sur le groupe subséquent de Philippe Pascal nommé Marc Seberg, et zappe carrément celui de Frank Darcel, Octobre.
Si ce film pouvait préluder à une histoire du rock français, il faudrait la compléter selon les régions, ne pas oublier la Normandie, Bordeaux, Versailles, Reims, et bien sûr Paris. La France est centralisée, certes, mais la musique de jeunes énervés a toujours fusé de partout.
Rock’n’Rennes documentaire d’Erwan Le Guillermic et David Morvan. Lundi 30, 23 h 50, France 3
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