André Bercoff et Nelson Monfort ont contribué à décerner le Prix de l’humour politique, si preuve n’était pas encore à faire de son inutilité.
Le Prix de l’humour politique constitue chaque année un grand moment de gène, pour l’humour comme pour la politique. La plupart du temps sont en lice des vannes qui n’auraient sans doute pas survécu au montage des Grosses Têtes ou auraient croupi dans l’indifférence sur Twitter, seulement relayées par leur auteur.
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De la même façon que l’on n’envisagerait qu’avec prudence de demander à des comiques leurs solutions pour la dette ou les retraites, attendre des politiques qu’ils nous fassent marrer, et les glorifier pour ça, relève d’une grande perversité populiste.
Une belle séance d’auto-humiliation de François Hollande
Illustration magistrale cette année, avec une quadruple récompense à l’adresse de François Hollande, et ce message à peine caché de la part du jury : “T’as gouverné comme une pompe à vélo mais pour nous faire loler on peut toujours compter sur toi, gros pépère.”
L’ancien chef de la cinquième puissance mondiale, qui possédait il y a encore six mois les codes de l’arme nucléaire, a poussé l’auto-humiliation jusqu’à se déplacer pour recueillir sa médaille du rire, trop flatté qu’on le distingue enfin pour autre chose que l’atomisation de la gauche et la fabrication de toutes pièces d’un héritier libéral.
On découvrit en cette occasion légèrement funeste que le président du jury n’était autre que Nelson Monfort, l’emplâtre polyglotte de France Télévisions, sans doute intronisé à ce poste pour sa capacité, depuis des années, à supporter les blagues de cul de Philippe Candeloro lors des commentaires souvent glissants du patin à glace.
Plus embarrassant encore : la présence à la tribune d’André Bercoff, le type qui est l’incarnation même de l’adage desprogien selon lequel on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui. Vociférateur d’extrême droite chez Valeurs actuelles, admirateur gélatineux de Trump, Assad et Poutine, Berc-fuck-off n’a qu’un hobby : se chauffer la rate à qualifier d’islamo-gauchiasse tout confrère qui aura été vu à moins de cent mètres d’un kebab. Plutôt manger un rat putréfié que de rire avec ce mec.
Rien à dire, l’humour politique a les serviteurs qu’il mérite.
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