13 novembre 2015 – 13 mai 2016. Six mois se sont écoulés depuis cette soirée tragique, où 130 personnes périrent lors de multiples attaques terroristes à Paris et Saint Denis. Six mois pour prendre du recul et analyser. Y a-t-il eu des failles dans le dispositif de surveillance antiterroriste français ? Un homme intrigue tout […]
13 novembre 2015 – 13 mai 2016. Six mois se sont écoulés depuis cette soirée tragique, où 130 personnes périrent lors de multiples attaques terroristes à Paris et Saint Denis. Six mois pour prendre du recul et analyser. Y a-t-il eu des failles dans le dispositif de surveillance antiterroriste français ?
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Un homme intrigue tout particulièrement : Abdelhamid Abaaoud, présenté un temps comme le « cerveau » des attaques du 13 novembre, retrouvé cinq jours plus tard et abattu dans un appartement de Saint Denis. Un homme connu des services de renseignement avant son passage à l’acte. Comme le rappelle Le Parisien, Abaaoud, Belgo-Marocain de 28 ans avait été identifié comme l’une des principales menaces visant l’Europe ; la France n’était le seul pays à le suivre.
L’échec d’une traque
Selon le quotidien, « les signaux d’alerte obtenus à l’été sur son activisme décidèrent même François Hollande à modifier la stratégie militaire française ». En septembre, l’armée de l’air bombardait son repaire de Deir es-Zor, en Syrie, au nom de la « légitime défense ». Rien pourtant ne permet son arrestation avant le passage à l’acte du commando, le soir du 13 novembre. En recoupant des informations glanées auprès de sources proches des services de renseignement, Le Parisien ont tente de comprendre les raisons de l’échec de la traque d’Abdelhamid Abaaout :
Tout commence en 2013. Le 9 mars, il se filme sur les réseaux sociaux à Istanbul – il cherche à rejoindre la Syrie – et appelle les francophones à combattre Bachar al-Assad. L’année suivante, Abaaoud réussit un sinistre premier aller-retour entre la Syrie et Bruxelles, dont il est originaire. Il kidnappe son petit frère de 13 ans pour le ramener avec lui en Syrie.
A la même époque, les services de renseignements français (DGSE et DGSI) captent une vidéo où l’on voit Abaaoud, visiblement tout sourire au volant d’un 4×4, tractant des cadavres. Le 24 mai a lieu l’attaque du Musée juif de Bruxelles, où Mehdi Nemmouche tue quatre personnes. Les enquêteurs sont en mesure de prouver qu’Abaaoud était en contact téléphonique avec l’homme, lui aussi passé par la commune de Molenbeek. A cet instant, Abaaoud devient une cible à surveiller de façon prioritaire.
Abaaoud était recherché
De nombreuses alertes retentiront au cours de l’année 2015 : les attentats déjoués à Verviers en janvier – Abaaoud était planque à Athènes avec deux complices –, une interview au magazine de propagande de l’organisation Etat islamique Dabiq en février ou en août quand un certain Reda H. raconte les coulisses d’une attaque en préparation sur une salle de concet, avec un mode opératoire très proche des attaques de novembre 2015. A chaque fois, le nom d’Abaaoud refit surface et réussit à passer entre les mailles du filet anti-terroriste.
Au lendemain du 13 novembre pourtant, une source de niveau au sein du ministère de la Défense confiait au Parisien : « Nous l’avions bien identifié, alors même qu’il ne s’agissait pas d’un de nos ressortissants. Mais personne ne l’a vu sortir de Syrie ni entrer en Europe. Nous, pas plus que nos partenaires ». « Jamais les informations collectées auprès des sources humaines ou par des moyens techniques n’ont fait état d’un retour d’Abaaoud », défend-on pourtant dans les milieux du contre-terrorisme européen. Six mois après ces terribles attentats, force est de constater que de nombreuses zones d’ombre subsistent.
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