Depuis le 5 décembre, un mouvement de grève interprofessionnelle contre la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron est en cours en France. Et qui dit grève, dit salaires mensuels amoindris pour les salarié.e.s impliqué.e.s dans le mouvement. Des cagnottes en ligne ou des caisses de grève ont notamment été mises en place afin de leur apporter de l’aide.
“Pour gagner, soutenons les grévistes !” Ainsi est titrée la tribune publiée le 22 décembre par une cinquantaine d’artistes et d’intellectuels sur un blog Mediapart. Le philosophe Didier Eribon, l’écrivaine Annie Ernaux, la comédienne Corinne Masiero, le sociologue Eric Fassin… Tous et toutes appellent à soutenir ceux et celles qui “défendent un de nos biens communs, un système de retraites qui, loin d’avoir été octroyé par les patrons, est le fruit des luttes de nos aînés”.
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Une référence à la réforme des retraites voulue par Emmanuel Macron, et a fortiori au mouvement de grève interprofessionnelle né en réaction le 5 décembre, en France, et notamment dans le secteur des transports. A la fin de leur texte, plusieurs liens sont répertoriés : ceux-ci mènent à des cagnottes en ligne visant à aider financièrement les grévistes.
En effet, qui dit grève, dit manque à gagner pour les travailleurs et travailleuses impliqué.e.s : ils et elles ne reçoivent pas leur salaire les jours où ils et elles font valoir leur droit à la grève. Afin que le mouvement puisse continuer sur la durée – un appel à manifester aux côtés des cheminots le 28 décembre a été lancé, de même qu’une manifestation regroupant tous les grévistes devrait avoir lieu le 9 janvier -, différentes initiatives ont été mises en place par les syndicats. Notamment, donc, des cagnottes en ligne, disponibles sur une plateforme sécurisée, pour donner la somme de son choix :
RATP
SNCF
CGT cheminot : par virement “solidarité grévistes cheminots 2019” ; RIB 17679 00432 0094448694 38 SBE BALARD
Par exemple, en 2018, on se souvient qu’une cagnotte en ligne en soutien aux cheminots grévistes en lutte contre la réforme de la SNCF, lancée par le sociologue Jean-Marc Salmon – encore signataire de la tribune dans Mediapart ce 22 décembre -, avait rapporté, tout de même, près d’1,3 millions d’euros.
De son côté, en mettant également en avant d’autres corps de métiers impliqués dans le mouvement de grève, la militante du collectif féministe #NousToutes Caroline de Haas a publié toute une liste de cagnottes en ligne dans un thread Twitter :
https://twitter.com/carolinedehaas/status/1209361823545331712
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Des collectes lors des manifs et des caisses de grève
Autre moyen – plus old-school – d’aider les grévistes : les caisses de grève. Comme le rappelle France 24, la CFDT met à disposition une Caisse nationale d’action syndicale (Cnas) – laquelle serait dotée de plus de 100 millions d’euros – qui est financée par une partie des cotisations de ses adhérent.e.s. De quoi permettre le versement d’une indemnité compensatoire aux grévistes de 7,30 euros par heure pour les salarié.e.s à temps plein ayant effectué plus de sept heures de grève.
Côté CGT, outre les cagnottes en ligne – et notamment celle de la CGT Info’com dont la répartition de la somme sera décidée par les AG des syndicats, selon Check News – des “collectes” ont lieu lors des manifestations, comme le relate France inter. Il est également possible d’envoyer un chèque libellé “USR CGT RATP CAISSE GREVE” à l’USR CGT RATP, ou de leur faire un virement. Enfin, côté Force ouvrière, le site de la radio publique explique qu’une indemnisation de “12 euros par jour après trois jours de carence” sera versée aux grévistes adhérent.e.s.
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