Retirée du marché il y a deux ans, la plus iconique des baskets fait son grand retour. Sur son site (Uglymely.com), l’un des plus réputés en matière de sneakers, quelques clichés ont suffi pour mettre le feu aux poudres : 800 commentaires et des milliers de partages en une seule journée. “Habituellement, cela n’arrive jamais […]
Retirée du marché il y a deux ans, la plus iconique des baskets fait son grand retour.
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Sur son site (Uglymely.com), l’un des plus réputés en matière de sneakers, quelques clichés ont suffi pour mettre le feu aux poudres : 800 commentaires et des milliers de partages en une seule journée. “Habituellement, cela n’arrive jamais quand je poste des Adidas. Seules les Nike déclenchent ce genre de réactions”, explique Amel, 28 ans. Seulement voilà, ce jour-là, elle portait la plus iconique de toutes les sneakers, la Stan Smith, dont elle avait reçu une paire en avant-première. Une légende née sur les courts de tennis en 1964, devenue un hit dès la fin des années 70, qu’Adidas avait choisi de retirer de la vente il y a deux ans à la stupéfaction générale. Motifs invoqués en interne : “Mettre en avant les 3 000 autres références de la marque” et, plus vraisemblablement, “cleaner” un marché saturé de contrefaçons et investi en dépit du bon sens.
A force d’être présente partout (des vendeurs pointus des Halles à Paris aux rayons sport de l’hypermarché de province), la Stan, vendue à un prix abordable, avait fini par passer inaperçue. Le modèle occupe pourtant depuis toujours une place singulière : quand une Nike Air fluo différencie, la Stan Smith réconcilie. Forte d’un design épuré (une blancheur immaculée pré-Margiela rythmée de trois rangées de fines perforations sur les flancs et relevée d’un talon d’Achille vert vif), elle transcende générations, classes sociales et styles vestimentaires.
A mi-chemin entre la chaussure de ville et la sneaker, ce “soulier de sport” symbolise comme nul autre la fusion du sportswear et de l’urbain survenue au début des années 80. Avec elle, aiment à le rappeler ses fans (parmi lesquels Marc Jacobs et toute la scène française rap de IAM à Ministère A.M.E.R. du début des années 90), pas de faute de goût possible : risque zéro stylistique, elle va avec tout.
En plus d’entériner la scission identitaire entre Adidas (qui mise désormais clairement sur l’héritage en ressortant ses modèles phare) et Nike (qui investit sur l’innovation et le futur avec ses Flyknit), sa réapparition sonne comme un défi. A notre époque d’économies pulsionnelles morcelées, de commerces (amoureux ou monétaires) régis par l’extrême versatilité, la Stan, valeur refuge, chaussure talisman, raconte une tout autre histoire : celle de la permanence du désir et des formes, de la supériorité du style sur la mode. Dans cette foi tranquille réside sûrement sa plus grande séduction.
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