Placée sous le signe du numérique, la rentrée de Radio France révèle aussi des voix féminines galvanisantes.
Le « virage numérique » s’est imposé en cette rentrée comme la feuille de route urgente de l’audiovisuel public : revendiqué haut et fort par le patron de France Télévisions Rémy Pflimlin, le slogan obsède tout autant le pdg de Radio France, Jean-Luc Hees. Au point de rattacher directement l’une des stations du groupe, Le Mouv’, au pôle des nouveaux médias dirigé par le dynamique Joël Ronez, chargé d’ici janvier 2014 de reconfigurer de fond en comble la radio jeune en mal d’auditeurs. Son projet, encore un peu flou, veut faire du Mouv’ une « radio numérique totale », sans pour autant sacrifier sa « fonction broadcast ».
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Avant de découvrir le nouveau mode d’organisation éditoriale de ce casse-tête radiophonique récalcitrant au décollage, les auditeurs de Radio France pourront dès le 20 novembre profiter, grâce à une nouvelle plateforme RF8.fr, de l’offre musicale exceptionnelle de la Maison de la Radio, la plus volumineuse discothèque de France. En accès illimité, gratuite, l’offre de ce flux musical, enrichi de sélections et de contenus développés, forme un marqueur fort de cette rentrée pour la radio publique.
La musique aura aussi droit à une place de choix sur les antennes peuplées de nouvelles voix, souvent féminines, aussi bien sur France Culture – Elizabeth Tchoungui, Sur écoute, le samedi à 19 heures – que sur France Inter – la délicieuse Barbara Carlotti nous embarque dans un voyage cosmique et poétique au cœur de la pop, Cosmic Fantaisie, à 21 heures du lundi au jeudi ; Laura Leishman, à 23 heures 15 du lundi au jeudi… Le directeur de la musique d’Inter Didier Varrod a par ailleurs promis de réactiver le vieux format du radio-crochet à l’antenne en début d’année prochaine, en révélant qu’il rêvait de devenir « Mireille et Manoukian à la fois ».
La nouvelle grille d’Inter, globalement assez stable, accueille des voix jeunes – Aurélie Sfez et Baptiste Etchegaray dans Ouvert la nuit, à 22 heures ; Arthur Dreyfus et Eva Bester dans Encore heureux, à 17 heures -, et d’autres plus « patrimoniales » – Frédéric Mitterrand himself à 18 heures 20 (Jour de Fred, du lundi au jeudi) qui avant de devenir ministre fut un excellent intervieweur sur France Culture. Peu de vraies nouveautés sur la radio culturelle en cette rentrée (Jean de Loisy pour une émission sur l’histoire de l’art, Les Regardeurs, le samedi à 14 heures ; Du côté de chez soi d’Ali Rebeihi, le dimanche à 17 heures ; Le Carnet du libraire d’Augustin Trapenard, à 14 heures 55, etc.), mais pas mal de réaménagements au sein des émissions, pleines de filles super, comme sur France Info (La matinale animée par Fabienne Sintès).
Une présence féminine éclatante dans les rédactions et les programmes de toutes les stations du groupe, malheureusement éclipsée par la photo de famille, virile malgré elle, des directeurs des chaînes : des mecs alignés, oubliant, dans l’allégresse de leur rentrée, la déflagration d’un tel cliché de la domination masculine, reconnu par Jean-Luc Hees lui-même.
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