En septembre, au rayon romans étrangers, la littérature US sera moins présente, au profit d’écrivains de tous horizons, surtout indiens. Plus d’ouverture ?
Si la rentrée littéraire 2009 réserve encore son lot d’écrivains américains attendus – un nouveau roman de Dave Eggers, l’essai monumental de William T. Vollmann sur la violence, une découverte annoncée en la personne de Joseph O’Neill (Irlandais installé à New York), ou encore un nouveau Philip Roth en octobre –, la littérature US en traduction semble s’être réduite, au profit d’autres pays.
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Signe des temps : déjà l’année dernière, la collection étrangère des éditions Stock, La Cosmopolite, avait préféré découvrir un jeune Yougoslave, Sasa Stanisic, plutôt que de sortir un énième bon romancier américain – et cette année, c’est une jeune Suédoise qu’elle mettra en avant, Sara Stridsberg, en publiant également le nouveau texte de la Cubaine Wendy Guerra. Au programme aussi chez les autres éditeurs : des Européens de l’Est, des Colombiens, des Iraniens, des Chinois, des Indiens…
Des Indiens, surtout. Ce sont eux qui semblent s’imposer sur le marché international de l’édition depuis quelques saisons. A raison d’ailleurs : ceux qu’on a lus ces dernières années sont excellents. On se souvient, pour ne parler que des plus récents, des romans puissants de Suketu Mehta (Bombay Maximum City, Buchet/Chastel, 2006), de Vikram Chandra (Le Seigneur de Bombay, Robert Laffont, 2008) et de Manil Sauri (Mother India, Albin Michel, 2009). Une génération qui, avec Jumpa Lahiri, Arundhati Roy ou Monica Ali (Anglaise d’origine bangladaise), aura su s’imposer dans le royaume très fermé des éditeurs anglo-saxons après celle des Salman Rushdie et Vikram Seth, ou encore Hanif Kureishi (mais lui, d’origine pakistanaise, est né en Angleterre). Et à la rentrée, seront au rendez-vous pas moins de six romans écrits par des représentants du souscontinent indien, dont le premier et très ambitieux roman de Sujit Saraf (Le Trône du paon, Grasset), le nouveau roman de Tarun Tejpal (Histoire de mes assassins, Buchet/Chastel) et le nouveau Nadeem Aslam, jeune Pakistanais vivant à Londres (La Vaine Attente, Le Seuil).
Lors d’une enquête à New York en février auprès des éditeurs américains, cherchant à savoir pourquoi ils ne représentaient pas mieux les écrivains français, ceux-ci m’avaient répondu qu’ils se tournaient ces dernières années vers les auteurs chinois, mais plus encore vers les auteurs indiens. Pourquoi eux ? Parce que ces derniers, que nous avons cité, écrivent en anglais. Pas de traduction côté éditeurs américains ou anglais, des traductions plus faciles côté éditeurs français. Des auteurs de pays lointains, certes, mais toujours une seule et même langue. Celle du plus fort. Mais l’essentiel, c’est que le résultat soit fort aussi, et il l’est.
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