Il est bien loin le temps où le FN pouvait accuser le PCF d’être à la solde de Moscou. Le Canard enchaîné révèle ainsi, dans son édition du 21 décembre, que les renseignements américains s’inquiètent du prêt de 30 millions de dollars octroyé par la Russie au FN pour la campagne de Marine Le Pen à la […]
Il est bien loin le temps où le FN pouvait accuser le PCF d’être à la solde de Moscou. Le Canard enchaîné révèle ainsi, dans son édition du 21 décembre, que les renseignements américains s’inquiètent du prêt de 30 millions de dollars octroyé par la Russie au FN pour la campagne de Marine Le Pen à la présidentielle. Le courrier d’un parlementaire américain – Mike Turner (Républicain) – adressé aux renseignements, que s’est procuré le Canard, suggère d’envoyer quelques espions au pays de Vladimir Poutine pour enquêter à ce sujet.
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Les US s'inquiètent des largesses de Poutine vis-à-vis du FN dans le @canardenchaine demain. pic.twitter.com/2ZuMV5WROi
— David Doucet (@Mancioday) December 20, 2016
« En cas de victoire, Marine Le Pen reconnaîtra la Crimée »
L’objectif ? Obtenir des informations précises sur cette « vaste campagne » destinée à « mener une guerre de l’information contre les Etats-Unis et d’autres pays dont les intérêts contrecarrent ceux de la Russie ». L’élu, membre du Comité permanent sur le renseignement, a déjà reçu des informations de la part du director of National Intelligence (DNI) selon lesquelles des liens financiers ont été contractés entre Moscou et le FN « en novembre 2014 ». Il s’agissait alors, d’après le parlementaire, d’un prêt de 9,8 millions de dollars d’une banque russe liée au Kremlin. Marine Le Pen défendait à l’époque que les banques françaises se refusaient à l’aider.
Mais quel est l’intérêt de la Russie dans cette affaire ? Selon Mike Turner, le deal est déjà convenu :
« En cas de victoire, Marine Le Pen reconnaîtra la Crimée comme faisant partie du territoire russe ».
En mai 2016, Marine Le Pen avait en effet déclaré dans une interview à RT France (média lié au Kremlin dont nous vous parlions ici) :
« Je vois bien une hypothèse assez claire et peut-être assez crédible où la France pourrait reconnaître la Crimée, c’est celle où je serai le président de la République. »
Les Émirats arabes unis avaient aussi proposé de l’aide
Pour rappel, le livre des journalistes Christian Chesnot (France Inter) et Georges Malbrunot (Le Figaro), Nos très chers émirs, paru ce 20 octobre, révélait que les Émirats arabes unis avaient eux aussi proposé de financer la campagne de Marine Le Pen. Un représentant émirien aurait en effet proposé un million de dollars à la présidente du FN :
“Il m’a fait l’impression de quelqu’un qui avait l’habitude de parler argent avec les hommes politiques, relève le proche. D’ailleurs Marine a paru décontenancée, elle n’a pas su trop quoi répondre. On verra, a-t-elle dit, en évacuant la question”.
C’est l’ironie de l’histoire, pour une extrême droite qui accusait pendant la guerre froide le PCF d’être le « parti de l’étranger ».
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