Dans sa dernière caméra cachée, l’agaçant trublion mime un acte sexuel sur une femme allongée sur la plage. Malaise.
Jugée « hilarante » par Le Midi Libre (« certaines trouvailles sont vraiment excellentes, d’autres ne plairont pas à tout le monde »), la dernière vidéo de Rémi Gaillard – décidément plus beauf que génie – le voit jouer les trouble-fête déguisé en grand chien. Si l’ensemble transpire un humour crasse, la séquence débutant à 1:50 et repérée par le site Madmoizelle touche le fond. L’humoriste montpelliérain y mime une levrette sur une femme étendue en maillot de bain deux pièces sur la plage.
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Comme le rappelle Madmoizelle, cet acte non consenti constitue « une atteinte sexuelle commise par surprise » et donc « une agression sexuelle autre que le viol » telle que définie à l’article 222-22 du code pénal. Ce type d’agression est punie de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende.
Rémi Gaillard fait bien « n’importe quoi »
S’il parait peu probable que Rémi Gaillard soit poursuivi, et encore moins condamné, il est important de rappeler que le Youtubeur n’en est pas à son premier dérapage. En 2014, il consacrait une vidéo (« Free Sex ») à ce mime d’actes sexuels, et dépassait rapidement le million de vues (elle en comptabilise aujourd’hui onze millions). La légende était du même acabit que le contenu : « Rémi,toujours aussi détendu, se promène en ville et fait la connaissance de jolies filles. » Subtil.
La vidéo avait alors provoqué un tollé, et l’humoriste s’était retrouvé accusé de faire l’apologie du viol. Audrey Pulvar avait vivement réagi sur le plateau du Grand 8, taxant Gaillard de « sombre connard », avant d’expliquer à Metronews: « J’ai trouvé ça absolument immonde. C’est de très mauvais goût parce que c’est une agression. C’est ce que subissent des milliers de jeunes filles ou de femmes, tous les jours dans les transports en commun, dans l’entreprise, au collège, au lycée. C’est les mains baladeuses, les attitudes équivoques, les propos déplacés ». La même rédactrice de Madmoizelle avait exprimé dans un article son malaise face à cette vidéo:
« Non, ça ne m’a pas fait rire parce que ces mises en scènes me rappellent à ces intrusions permanentes de mon espace quand je me déplace dans la rue. Ces intrusions qui alimentent ma peur, qui nourrissent ma colère, et entretiennent ma profonde lassitude. »
Histoire de bien coller à son image de roi de l’insolence, Rémi Gaillard avait posté une réponse bourrée de sarcasmes sur Facebook:
« Ma dernière vidéo étant considérée comme inappropriée pour certains utilisateurs, elle vient d’être soumise à une limite d’âge sur YouTube. J’ai essayé de la mettre sur YouPorn, mais elle a été retirée car elle ne comporte aucun des caractères suivants : zizi, foufoune, fellation, seins, orgasmes, levrette, brouette, quéquette… Du coup, je cherche une plateforme pour poster cette vidéo, sans que les prudes et les cons n’aient le droit de nous emmerder. »
Il avait par la suite assuré, toujours sur son compte, que « 100% des femmes présentes dans la vidéo qui fait polémique, ont accepté sa diffusion », et dénoncé une mauvaise lecture de sa caméra cachée:
« Pourquoi pour illustrer leurs articles, les médias ne capturent pas l’instant ou je simule un acte sexuel avec le policier : parce que c’est un homme ? Parce que la thèse de « la violence contre les femmes » ne marcherait plus? »
Mais, à force de faire « n’importe quoi » pour devenir « n’importe qui » (son objectif avoué au vu du slogan qui l’accompagne depuis ses débuts), Rémi Gaillard se retrouve surtout à perpétuer ce que l’on appelle communément « la culture du viol », soit le fait d’encourager, de banaliser voire d’érotiser l’agression sexuelle.
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