Le président a dévoilé aujourd’hui ses projets pour le lycée, un an après la réforme Darcos avortée pour cause de contestation.
Devant un parterre d’enseignants, de lycéens et de responsables de l’Education nationale, Nicolas Sarkozy a présenté sa réforme du lycée [voir la vidéo], misant sur une « orientation progressive et réversible », une revalorisation des filières littéraires et technologiques et un soutien personnalisé.
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La réforme entreprise par l’ancien ministre de l’Education, Xavier Darcos, avait été mise entre parenthèses fin 2008 après la mobilisation des lycéens et des enseignants. Une réforme jugée « incomprise » par le président, qui a préféré parlé de mesures plutôt que de projet global pour ne pas effrayer. Il s’est largement inspiré des conclusions de Richard Descoings, directeur de Sciences Po Paris, choisi pour mener une concertation sur le sujet. Voici les principales mesures annoncées par Nicolas Sarkozy :
Une orientation « progressive et réversible », basée sur le « droit à l’erreur »
Pour éviter les redoublements, les lycéens pourraient bénéficier de « stages de remise à niveau » ou changer de filière en cours d’année grâce à des « stages passerelles », sur décision du conseil de classe. La classe de première deviendrait plus générale, celle de terminale plus spécialisée pour « permettre aux élèves de mûrir leur choix ».
La revalorisation des séries littéraire et technologiques
La moitié des bacheliers viennent de la filière scientifique, et selon le président les autres séries souffrent d’un « mépris insupportable ». La filière STI serait « musclée pour créer un véritable parcours technologique permettant de déboucher sur des métiers d’ingénieurs et de techniciens supérieurs » avec des « places réservées dans les BTS et IUT ». La série littéraire, qui ne compte plus que 16,6% des bacheliers, serait transformée en « véritable série internationale » en mettant l’accent sur les langues vivantes. Nicolas Sarkozy annonce par ailleurs un « plan d’urgence pour les langues », afin que les bacheliers soient tous bilingues, sinon trilingues. Il compte pour cela « réviser la nature et le contenu des épreuves du baccalauréat », « multiplier les contacts avec des locuteurs natifs, via le développement des visioconférences et l’augmentation du nombre d’assistants de langues » et « fortement encourager les voyages linguistiques ».
La généralisation du soutien personnalisé
Nicolas Sarkozy a annoncé la généralisation du soutien personnalisé, déjà utilisé au primaire et au collège. Tous les élèves de seconde bénéficieront d’un accompagnement de deux heures par semaine en petit groupe dès la rentrée 2010. Il sera étendu en 1ère en 2010 et en terminale en 2012.
Réactions mitigées des syndicats lycéens
Cette réforme se fera sans loi supplémentaire et à moyens constants. « Si la logique budgétaire de diminution des moyens de l’Education continue, l’Etat prend la responsabilité que la réforme soit inefficace car il n’y aura pas les moyens correspondants » a déploré le président de l’Union nationale lycéenne, Antoine Evenou. La Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL) a reconnu des « pistes intéressantes » mais déplore des « manques gravissimes », notamment l’absence de mesures « sur les inégalités entre les établissements ».
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