Débarquée du gouvernement, Rama a troqué les réunions interministérielles contre le kebab du coin. Un problème de type grec ?
1. Il reste un ticket resto ?
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La Chapelle, “terminus : tout le monde descend, reste ou prend son bus”. Rama Yade, elle, va se commander un grec au kebab du coin. Un acte anodin pour la majorité de la population française, mais inédit pour un membre du gouvernement débarqué quatre jours plus tôt par le Premier ministre. De quoi intéresser la presse et en l’occurrence Paris Match, qui publie deux photos d’une Rama Yade ne semblant pas vraiment au sommet de sa forme. Lunettes et foulard sur la tête, l’ex-secrétaire d’Etat, chargée successivement des Droits de l’homme et des Sports, semble avoir enfilé un gros peignoir sur son combo pyjama-pantoufles. Cohérent, l’article attenant précise que Rama Yade se réfugie dans le sommeil : ainsi, après le remaniement, “le premier soir, Rama Yade a dormi douze heures. Ne voir et n’écouter personne. A son réveil, 400 mails l’attendaient”. Heureusement, il restait des tickets resto.
2. “No More Rama”
En attendant que le chef termine son salade tomates oignons, Rama ne semble même pas avoir eu l’énergie de lire Le Monde ou Le Nouvel Obs qu’elle trimballe négligemment d’une main. A la place, elle passe des coups de fils et checke son BlackBerry. De quoi laisser entendre qu’elle a quitté provisoirement le devant de la scène politique et se concentre sur ses activités de simple conseillère municipale et d’élue au conseil régional d’Ile-de- France ? Voilà qui devrait plaire à Don Choa, le rappeur de la Fonky Family qui sortait cet été deux morceaux-déclaration (Rama Yade et No More Rama) l’exhortant à laisser tomber l’UMP pour s’engager dans une histoire de “love prolétaire”. “Rama qu’est-ce qui se passe mais qu’est-ce tu fous chez nos ennemis de classe ? Rama quitte-les au plus tôt, finis pas comme Morano”, suppliait-il. Y a moyen ou quoi ?
3. “Représente la banlieue comme un grec-frites”
Don Choa n’est pas le seul rappeur à citer Rama. Avec plus ou moins de délicatesse, son nom est dernièrement revenu dans la bouche de Nessbeal, Despo Rutti, Youssoupha, Sexion d’Assaut ou Booba pour les plus connus. Ainsi y a-t-il quelque chose de plaisant à voir le parangon de la minorité visible du début du mandat de Sarkozy dans un décor pareil. La beauté des grecs – leurs néons qui agressent, les teintes rouges et beiges, les photos de plats en gros plan qui ne ressemblent jamais à ce qu’on mange au final – vient en parfaite contradiction avec l’esthétique des bâtiments ministériels et leurs hôtels particuliers. Mais Rama aura-t-elle déjà été aussi parfaite en minorité visible qu’à la sortie d’un kebab avec Le Monde en main ? “Le fil rouge de ma vie est d’être tout le temps là où on ne m’attend pas”, déclarait jadis Rama Yade à la presse. C’est bien ouej sur ce coup.
Diane Lisarelli
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