Deuxième jour du campus UMP à Marseille. Après le coup d’éclat de Jean-Pierre Raffarin, vendredi, c’est la santé de Jacques Chirac qui s’invite au rassemblement sarkozyste. Avant le retour attendu de DSK dimanche ?
Jean-Pierre Raffarin avait le sourire en arrivant à Marseille, samedi matin. Après son petit coup de chaud contre Nicolas Sarkozy, la veille, il a obtenu du chef de l’Etat l’abandon de la « taxe Disney » sur les parcs à thème, qui menaçait au nom de la rigueur son cher Futuroscope de Poitiers.
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L’ancien Premier ministre a franchi le sas du « campus » de l’UMP au côté de Jean-François Copé, le secrétaire général du parti, qui tient à faire de cette université d’été un « anti-La Rochelle » des socialistes. Un pari très difficile à tenir, vu qu’après Raffarin, c’est le projet pour 2012 qui fait débat. Bruno Le Maire, le ministre de l’Agriculture, est chargé de l’élaborer et il fait des jaloux. En préconisant cette semaine dans L’Express une fiscalisation des allocations familiales ou une limitation des allocations chômage pour les cadres les mieux payés, il a énervé la majorité. « Il a survendu son truc », lance un ministre tandis que Jean-François Copé souligne que toutes les mesures envisagées seront soumises à un débat interne.
A la tribune, Jean-Pierre Raffarin s’évertue à chanter les louanges de Nicolas Sarkozy, « le meilleur candidat » pour 2012, qu’il doit rencontrer la semaine prochaine pour une séance calumet de la paix. Parvient alors la nouvelle du forfait probable de Jacques Chirac pour l’ouverture de son procès la semaine prochaine. L’audience a déjà été repoussée et on ne sait pas si l’ancien chef de l’Etat sera jugé un jour pour cette affaire de détournement de fonds publics à la mairie de Paris.
Selon un rapport du professeur Olivier Lyon-Caen, chef du service de neurologie à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, « Monsieur Chirac est dans un état de vulnérabilité qui ne lui permet pas de répondre aux questions sur son passé », rapporte Le Monde sur son site internet.
A Marseille, c’est motus et bouche cousue. « Pas de commentaire », déclarent la plupart des ténors de l’UMP. Un élu se lâche : « Maintenant, on sait pourquoi il a appelé à voter François Hollande ! » Mais, après Raffarin, c’est la deuxième fois qu’un « ancien » perturbe le campus. Et ce n’est pas fini puisqu’on attend pour dimanche le retour en France de Dominique Strauss-Kahn.
« S’il arrive demain matin, on aura du mal à avoir de la place dans les journaux télé pour les discours de Copé et Fillon », constate un responsable de l’UMP.
Jean-François Copé, qui se bagarre sec pour maintenir l’image d’unité de l’UMP, a eu en tout cas un lapsus révélateur : « Ici, à La Rochelle… », a-t-il lancé, avant de se reprendre : « à Marseille »… Bon, il faut tenir jusqu’à dimanche…
Hélène Fontanaud
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