Une semaine après les révélations de StreetPress, c’est au tour de Mediapart de publier ce mercredi 5 août un témoignage mettant en lumière de nombreux comportements racistes et violents au sein de la police.
“On va contrôler ces putains de bicots”, “Putain, les bougnoules, j’ai envie de me les faire”. C’est à visage découvert que Malik Allam, 28 ans, témoigne de ses deux années dans la police (2014 à 2016). Aujourd’hui cadre dans une entreprise, le jeune homme raconte à Mediapart les injures racistes et le harcèlement qu’il a subi en école de police puis au commissariat d’Evreux. Il décrit une ambiance ouvertement raciste régie par des contrôles au faciès : “Un jour, on a contrôlé un Arabe d’une cinquantaine d’années qui allait au travail, mais n’avait plus d’assurance. Son véhicule a été immobilisé. Mon collègue m’a dit : ‘Comme ça ce bicot pourra pas nourrir ses gamins.’”
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#Police – «C’est un métier perverti par les dérives racistes» : un ancien policier témoigne. Par @CamillePolloni 👉https://t.co/BmwBqEPpGS #Racisme https://t.co/BmwBqEPpGS pic.twitter.com/AnGRve7o3M
— Mediapart (@Mediapart) August 5, 2020
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“A partir de là, je n’étais plus le fonctionnaire Allam mais ‘le bicot’, ‘le bougnoule’”
Parce qu’il est d’origine kabyle et qu’il porte une barbe, Malik Allam raconte être pris régulièrment pour cible. Un harcèlement qui s’intensifie lorsqu’il décide de s’ériger contre les comportements et propos racistes de ses collègues. “A partir de là, je n’étais plus le fonctionnaire Allam mais ‘le bicot’, ‘le bougnoule’, etc. Quand je rentrais dans le bureau, le Shérif (surnom d’un des fonctionnaires, ndlr) disait ‘chut, y a Oussama, y a un Taliban, taisez-vous’. C’était systématique. A un moment, il m’appelait “S13” (en référence aux personnes fichées S, ndlr). Ça faisait marrer tout le monde.”
Il raconte également comme un de ses collègues l’aurait menacé de mort, arme de service à la main. Malik Allam sera finalement muté. Une décision qui pousse le fonctionnaire à se mettre en retrait, jusqu’à sa démission en novembre 2016.
L’enquête de Camille Polloni est à lire dans son intégralité sur le site de Mediapart
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