Vous ne rêvez pas, il s’agit bien de Crocs. Londres était en grande forme en cette saison de défilés printemps-été 2017 – la preuve en 6 moments clés.
La rave-party de Molly Goddard
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
https://www.instagram.com/p/BKd-G5HBJ3i/?taken-by=fleurfleurette
Serait-ce le climat déprimant de la vie nocturne londonienne (RIP Fabric et Dance Tunnel) qui a poussé la créatrice Molly Goddard à créer une rave en guise de défilé? Après plusieurs saisons de présentations, la Londonienne, connue pour ses robes en tulle façon bal de fin d’année, fait son premier défilé au sein du marché de Spitalfields, dans l’espace dédié de la marque Topshop. Si on déplore le cadre aseptisé – les présentations Molly Goddard étaient toujours bluffantes, du cours de dessin de nu à l’usine de sandwichs – on aime la bande-son joyeusement nineties (de la techno-transe presque comique) et les robes arc-en-ciel de la créatrice, portées par une bande de filles « normales » aux lèvres carmin. Interrogée par i-D, Molly se dit inspirée par les filles « qui vivent pour le weekend, utilisant leurs vêtements pour embrasser leur liberté, s’échappant de leur quotidien en dépit de la diminution des espaces et des opportunités pour le faire. » Pile ce qui nous faut.
Le règne des bijoux oversize
Tendance lancée avec Céline et Vuitton il y a quelques saisons, la boucle d’oreille se porte oversize, souvent dépareillée, parfois unique. Chez J.W. Anderson, elle pend carrément jusqu’aux clavicules, Paul Smith la préfère sculpturale et circulaire, tandis que Simone Rocha ose la mono-boucle de sequins fluos, rappel des liens en plastique qui enserrent ses silhouettes faussement virginales.
https://www.instagram.com/p/BKdlOZtBczd/?taken-by=fleurfleurette
Londres est toujours aussi barrée
En témoignent les défilés de Ryan Lo, et ses duchesses trash à chapeaux colorés, et le premier de Matty Bovan, en collaboration avec la plate-forme Fashion East. « Je voulais juste réaliser des robes que je porterais, » explique le créateur après son premier essai, des silhouettes bariolées, toutes en paillettes et en résille, portées par des mannequins au visage hautement décoré. On se souvient d’avoir croisé le jeune premier sur un shooting, alors qu’il était encore au studio de Louis Vuitton – il détonnait avec ses longs cheveux roses (désormais vert pomme), ses collants en résille et son maquillage fluo. Un vent de fun décomplexé venu tout droit de Central Saint Martins.
Burberry a la folie des grandeurs
https://www.instagram.com/p/BKjh_pMh2XI/?taken-by=burberry
Orchestre et chorale live, lieu inédit – et ultra luxe – au coeur de Soho, présentation des modèles femme ET homme (résultat : environ 140 looks), retransmission en live streaming sur Internet ainsi que dans le flagship store de Regent Street… et collection instantanément shoppable sur place. Christopher Bailey, DA de Burberry, voit décidément les choses en grand. Un côté très « business avant tout » un peu irritant, qui passe cependant en raison de l’extrême qualité des modèles présentés : robes vaporeuses, motifs cachemire à foison, manteaux d’officiers, classique trench à la coupe revisitée… mais tout de même très hivernaux pour du printemps-été. Sûrement pour faciliter l’achat immédiat…
Ode à la spiritualité
Que ce soit en allant faire un tour à l’église, au choix la dramatique Southwark Cathedral au sud de la Tamise, ou en entamant un rituel païen : le premier se fait chez Simone Rocha, et ses silhouettes éthérées inspirées par des tableaux de travail champêtre aperçus à la National Gallery de Dublin, et le deuxième chez Gareth Pugh, éternel enfant dark de la mode, qui affuble ses mannequins de coiffes en étoile ou de gigantesques totems noir et or, défilant sur un fond de tambour inquiétant.
Les Crocs à bijoux de Christopher Kane
https://www.instagram.com/p/BKkcf4rgVLB/?taken-by=christopherkane
Certes, la collection était de haut niveau, des silhouettes impeccablement travaillées en l’honneur des dix ans de la maison. Or ce que tout le monde a retenu du défilé Christopher Kane se passait au ras du sol. Le créateur écossais fait monter la lie de la chaussure sur le podium : la Crocs. Impensable… mais distrayant : ce n’était pas là des Crocs de supermarché, mais des versions ultra-luxe de l’ignoble sandale en plastique, parsemée de pierres semi-précieuses enfilées via les aérations du plastique, comme les « shoe charms » que collectionnent les enfants. De quoi élever la chaussure bon marché au rang de pièce de luxe inatteignable. Provocation ? On prie pour la bonne blague… mais l’annonce de la collaboration sur le compte Instagram de la marque Crocs, et sa mise en vente dans les mois à venir, est on ne peut plus sérieuse. Joli coup de pub pour Crocs, gros buzz pour Kane. Espérons que, comme le t-shirt DHL de VETEMENTS, le public optera pour la version de base, et non celle haut de gamme au prix probablement multiplié par dix. En tout cas, les rédactrices mode sont divisées (et ça nous fait bien rire).
Personally crocs make me very angry but @ChristopherKane makes me very happy so I am torn. Exhilarating show #LFW
— Lorraine Candy (@lorrainecandy) September 19, 2016
And yes… @Crocs x @ChristopherKane just happened and … I like them? 😱 pic.twitter.com/iimDsNDDmp
— susiebubble (@susiebubble) September 19, 2016
{"type":"Banniere-Basse"}