D’après des résultats partiels se basant sur 62 % des bureaux de vote, le candidat centriste obtient 26,9 % des délégués, devant Bernie Sanders, Elizabeth Warren et Joe Biden.
Il pourrait devenir le plus jeune Président de l’histoire des Etats-Unis. Mardi 4 février, après de longues heures d’attente, les premiers résultats des caucus démocrates de l’Iowa – qui servent à désigner le candidat du parti pour l’élection présidentielle du 3 novembre 2020 – ont donné pour vainqueur Pete Buttigieg.
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Agé de seulement 38 ans, ce maire centriste d’une petite ville du Midwest, ouvertement homosexuel, devance, entre autres, Bernie Sanders (25,2 %), qui avait pourtant revendiqué la victoire quelques heures plus tôt.
“Quelque chose est en train de remuer en Amérique”, a déclaré Pete Buttigieg sur Twitter, après l’annonce des résultats.
Something is stirring in America. pic.twitter.com/04xvWAVALr
— Pete Buttigieg (@PeteButtigieg) February 5, 2020
Le candidat des “millenials” ?
Outre son jeune âge, Pete Buttigieg attise la curiosité des électeurs de par son profil de candidat “cool”. N’hésitant pas à jouer sur son nom – d’origine maltaise, nationalité de son père -, que les Américains ont beaucoup de mal à prononcer, il se fait appeler “Mayor Pete” [“Maire Pete”, ndlr].
Et malgré un profil quelque peu intello – il parle sept langues, joue du piano et de la guitare, est passé par Harvard et Oxford-, ses équipes de campagne n’ont eu de cesse de répéter qu’il s’agissait du seul candidat “à ne pas être millionnaire ou milliardaire”, le distinguant ainsi de ses concurrents septuagénaires.
Pour Constance Mixon, politologue à l’Elmhurst College de Chicago interrogée par le Parisien, “il attire beaucoup les millennials, bien que de nombreux Américains en sachent encore peu à son propos”. Un succès pouvant s’expliquer par son programme, qui s’inscrit dans la lignée progressiste du moment avec des mesures phares telles que l’élargissement de la couverture santé à tous les Américains, l’abolition du collège électoral ou encore la légalisation du cannabis.
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Jeune et expérimenté
Craignant sûrement d’être décrédibilisé par ses adversaires plus âgés, Pete Buttigieg a insisté sur la diversité de ses expériences. D’abord consultant dans le cabinet McKinsey & Company, il décide de tout plaquer en 2010 pour se présenter à la mairie de sa ville d’origine, South Bend, dans l’Indiana. Alors âgé de 29 ans, il devient le plus jeune maire d’une ville de plus de 100 000 habitants.
Son statut de vétéran en Afghanistan, où il a passé sept mois en 2013 en tant que lieutenant réserviste pour la Navy, fait partie des éléments qui reviennent également régulièrement dans sa campagne. Un argument qui lui permet notamment de contrer la politique menée par Donald Trump au Moyen-Orient.
La religion au cœur de sa campagne
Pete Buttigieg a également beaucoup misé sur sa religion – chrétienne -, pour gagner l’attention des électeurs. Il n’a d’ailleurs pas hésité à dénoncer le fait que les Républicains utilisent la question de la religion pour diviser la population américaine.
“Dieu n’appartient pas à un parti politique aux Etats-Unis”, avait-il déclaré en janvier, préférant se concentrer sur le “pouvoir unificateur” de la religion pour rassembler ses électeurs.
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Critiqué par la communauté noire
Quelques critiques viennent tout de même ébranler la confiance de ce jeune ambitieux. Avec, en première ligne, l’absence de soutien de la part de la communauté noire. En cause, entre autres : une affaire survenue en 2012, alors qu’il vient d’être élu maire de South Bend.
Alors que le chef de la police, qui est Afro-Américain, est accusé d’avoir enregistré certains de ses collègues tenant des propos racistes, Pete Buttigieg décide de le limoger. Une injustice dénoncée par la communauté noire et le mouvement Black Lives Matter, encore des années après, lorsque le candidat refuse de stopper sa campagne alors qu’un homme noir est abattu par un policier de la ville.
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