On dit que l’habit fait le moine. Que l’on peut saisir une personnalité en regardant la façon dont une personne s’habille, le pli d’un vêtement, le choix d’une matière, d’un style. Qui se cache donc derrière la femme Dior, Chanel, Gaultier? Les Inrocks décryptent une silhouette tirée des défilés femme couture, qui se sont déroulés à Paris. […]
On dit que l’habit fait le moine. Que l’on peut saisir une personnalité en regardant la façon dont une personne s’habille, le pli d’un vêtement, le choix d’une matière, d’un style. Qui se cache donc derrière la femme Dior, Chanel, Gaultier? Les Inrocks décryptent une silhouette tirée des défilés femme couture, qui se sont déroulés à Paris. Aujourd’hui, la femme Margiela.
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Qu’a-t-elle dans la tête?
Obsédée par les décorations en fleurs artificielles qui encombraient le salon de sa grand-mère décédée, cette Madame ne quitte jamais sa cagoule-plastron entièrement brodées de végétaux en plastique, c’est sa madeleine vestimentaire. C’est aussi comme ça qu’on la reconnaît, c’est sa signature. Ca fait tellement partie d’elle-même qu’elle ne prend pas vraiment soin d’accorder le reste de sa tenue. Son accessoire fétiche : boyfriend jean retroussé, plateformes shoes rouges, gants-fourreaux. C’est aussi un moyen de reconstituer sur l’ambiance particulière du salon de son aïeule où les bibelots les plus disparates cohabitaient: vases, mini horloges, chinoiseries, cuillères sous présentoirs, pot en porcelaine. C’est aussi dans cet esprit qu’elle tient à la main un grand chemin de table brodé.
Que va-t-elle devenir?
Invitée au spectacle de danse modern-jazz de fin d’année de sa fille, dont elle serre précieusement l’invitation, elle aura du mal à embrasser la scène car une orchidée en polyester l’empêchera de voir. Elle se servira de son chemin de table comme d’un plaid, et lovée dans se cocon confortable et nostalgique, s’endormira comme une marmotte au moment où sa fille commencera sa chorégraphie sur une reprise numba des Quatre Saisons. A son réveil, il n’y aura plus personne dans la salle, seule sa progéniture, debout, la fixant d’un regard accusateur et triste. Pour se faire pardonner, elle lui offrira une boule à neige, début d’une collection névrotique qui la poussera plus tard à mettre un globe rempli de petites boules en polystyrène autour de la tête comme accessoire de mode.
Par Côme Martin-Karl
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